Algérie : l’érosion des finances publiques s’est poursuivie au premier semestre
La chute des prix du pétrole continue de peser sur l’économie algérienne, a estimé la Banque centrale du pays mardi 8 septembre. Le déficit budgétaire augmente, les réserves de changes fondent comme neige au soleil.
« L’impact du choc externe sur les finances publiques, fortement tributaires de la fiscalité pétrolière, se reflète dans le creusement du déficit budgétaire et l’érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) », a indiqué le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Laksaci, le 8 septembre, repris par l’agence de presse algérienne APS.
Les recettes de la fiscalité pétrolière ont notamment atteint 1 254,9 milliards de dinars (environ 10,6 milliards d’euros) à fin juin 2015, contre 1 870 milliards de dinars un an plus tôt, soit une baisse de 32,9%.
Effondrement
Parallèlement à la contraction des recettes de la fiscalité pétrolière, le déficit du Trésor a pratiquement doublé, en passant à 902,8 milliards de dinars à fin mai 2015, contre 463 milliards de dinars, à la fin du premier semestre 2014.
En conséquence, les ressources du FRR – le fonds souverain chargé de gérer les excédents budgétaires issus de l’exploitation pétrolière – ont chuté à 3 441,3 milliards de dinars à fin juin 2015, subissant un effondrement de 1 714,6 milliards de dinars en un an.
Balance commerciale
La chute des prix du pétrole s’est traduite aussi par une forte baisse des exportations des hydrocarbures passées de 31,79 milliards de dollars au premier semestre 2014 à 18,1 milliards de dollars à la même période de l’année en cours (-43,1%).
Les importations, qui avaient connu une tendance haussière ces dernières années, ont reculé à 27,086 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2015 contre 30,134 milliards de dollars un an plus tôt, relève le document présenté par le gouverneur de la Banque centrale algérienne.
Toutefois, ce repli des importations n’a compensé que partiellement la baisse des exportations des hydrocarbures. Il en a résulté un déficit de la balance commerciale de 8,18 milliards de dollars contre un excédent de 2,31 milliards de dollars au premier semestre 2014.
Le solde global de la balance des paiements a affiché un déficit de 14,39 milliards de dollars au premier semestre 2014, contre un déficit de seulement 1,32 milliard de dollars sur l’ensemble du premier semestre 2014.
Réserves
Sous l’effet de ces évolutions défavorables de la balance des paiements extérieurs, les réserves officielles de change (hors or) se sont contractées diminuant de 34,242 milliards de dollars en l’espace de douze mois.
En effet, les réserves de change se sont établies à 159,027 milliards de dollars à fin juin 2015, contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014 et 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014.
L’impact du choc externe de grande ampleur sur les fondamentaux économiques a induit une dépréciation de 22% du cours moyen du dinars contre le dollar au premier semestre 2015 par rapport au même semestre de l’année passée, a souligné M. Laksaci.
(Avec APS)
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