RDC : pour l’ONU, l’interdiction du film sur Mukwege est une atteinte « inadmissible » à la liberté d’expression

l’Onu juge que l’interdiction de projeter à Kinshasa le film « L’homme qui répare les femmes » est une atteinte à la liberté d’expression, une semaine après le refus des autorités congolaises de diffuser le long métrage sur combat du docteur Denis Mukwege.

e gynécologue congolais Denis Mukwege, le 28 avril 2015 à New York. © AFP/D Dipasupil

e gynécologue congolais Denis Mukwege, le 28 avril 2015 à New York. © AFP/D Dipasupil

Publié le 9 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

La décision des autorités congolaises d’interdire la projection de « L’homme qui répare les femmes » passe très mal aux yeux de l’ONU, qui n’a pas hésité à le faire savoir. « L’interdiction en République démocratique du Congo (RDC) du film consacré au combat du gynécologue congolais Denis Mukwege en faveur de milliers de femmes violées est inadmissible », a déclaré Martin Kobler, chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) dans un communiqué rendu public mercredi 9 septembre à Kinshasa.

Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, Charles Bambara, chef de l’information publique de la Monusco reprend mot pour mot la déclaration de Martin Kobler. « La liberté d’expression est garantie par la Constitution congolaise et les lois internationales. Monsieur Kobler demande donc instamment aux autorités congolaises de revenir sur leur décision », a déclaré Charles Bambara au nom du chef de la Monusco.

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Pour Martin Kobler, il est important de laisser les cinéphiles juger par eux-mêmes de la pertinence et des arguments développés dans ce film. « De la même façon que nous dénonçons ces viols de ces femmes, de la même façon donc nous nous élevons contre toute tentative de censure qui pourrait empêcher l’effort de sensibilisation de la population contre le viol et toute autre forme de violence faite aux femmes », a conclu le chef de la Monusco dans son communiqué.

Les négociations sur la projection du film restent au point mort

Le film, qui montre la lutte du gynécologue Denis Mukwege contre les viols des femmes dans l’est de le RDC devait initialement être présenté à l’Institut français, mardi 8 et mercredi 9 septembre, mais le ministre de la Communication, Lambert Mende a refusé l’autorisation de projection.

Colette Braeckman, co-auteure du long-métrage affirme sur son blog que les négociations avec Kinshasa auraient pu aboutir et prend ses distances avec l’attitude de Thierry Michel envers le gouvernement congolais. « J’ai essayé d’ouvrir des discussions où personne ne perde la face mais Thierry Michel a torpillé toutes les démarches », a confié à Jeune Afrique la journaliste belge. « Je ne souhaite pas entrer dans une polémique de procédures », a réagi le réalisateur dans un mail envoyé à la rédaction.

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