L’ONU a autorisé le déploiement du drapeau palestinien à son siège de New York

Une résolution de l’ONU a autorisé jeudi soir les Palestiniens à faire flotter leur drapeau au siège de l’organisation à New York. Un grand pas symbolique dans la lutte diplomatique pour la reconnaissance de l’État arabe.

Drapeau palestinien © Global Panorama/Flickr (CC)

Drapeau palestinien © Global Panorama/Flickr (CC)

Publié le 10 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Soumise à l’Assemblée générale de l’ONU à 15h00 locales (19h00 GMT), une résolution permettant aux États non membres de l’ONU ayant statut d’observateur – comme c’est le cas pour la Palestine et le Vatican – de hisser leurs drapeaux au siège et dans les bureaux des Nations unies après ceux des pays membres, a été adoptée jeudi. Une victoire diplomatique symbolique dans la campagne pour faire reconnaître l’État palestinien.

Cette résolution a été adoptée par 119 voix pour, 8 contre et 45 abstentions sur les 193 pays membres de l’ONU. Les États-Unis et Israël ont voté contre. Les Européens sont finalement allés au vote en ordre dispersé après des efforts pour trouver une position commune. La France a voté pour, de même que la Suède, mais l’Allemagne s’est abstenue tout comme l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas ou Chypre.

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L’ONU a désormais 20 jours pour se préparer à déployer le drapeau palestinien à son fronton. Les Palestiniens espèrent qu’il sera hissé à l’occasion de la venue à New York fin septembre de leur président, Mahmoud Abbas.

Donner à la Palestine une « lueur d’espoir »

Les Palestiniens se démènent depuis plusieurs semaines pour réunir le plus de votes possibles, souligne leur représentant à l’ONU, Riyad Mansour. Il s’agit d’une mesure symbolique, reconnaît-il, qui va servir à « renforcer les fondations de l’État palestinien » et qui leur donnera une « lueur d’espoir » au moment où le processus de paix avec Israël est dans une impasse totale. La Palestine qui n’est pas un des États membres de l’organisation onusienne a acquis le statut d’État observateur non membre le 29 novembre 2012 après un vote historique et avec 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions parmi les 193 pays membres de l’Assemblée.

Forte de son nouveau statut, elle a intégré différentes agences onusiennes et a rejoint la Cour pénale internationale. Sans être un membre à part entière des Nations unies, elle est reconnue par plus de 130 pays.

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Le drapeau palestinien pour la venue de Mahmoud Abbas à l’Assemblée générale annuelle

Ainsi, la résolution donne vingt jours à l’ONU pour déployer le drapeau palestinien, ce qui coïncidera avec la venue du président palestinien Mahmoud Abbas à New York, qui doit participer à la session annuelle de l’Assemblée générale et prononcer un discours devant l’Assemblée le 30 septembre. A cette occasion, Riyad Mansour s’imagine déjà la cérémonie de lever de drapeau en plein cœur de Manhattan.

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L’initiative, qui ne manquera pas d’être célébrée dans les territoires palestiniens, n’a pas provoqué pour l’instant de levée de boucliers à Washington ou en Israël. L’ambassadeur israélien à l’ONU Ron Prosor a cependant accusé l’Autorité palestinienne de manipuler les Nations unies pour marquer des points et a demandé aux instances de l’ONU de l’en empêcher, mais en sachant bien qu’elles sont tenues de respecter la décision de l’Assemblée.

Le département d’État américain a quant à lui a rappelé qu’il considère comme contre-productifs les efforts pour faire reconnaître un État palestinien par le système des Nations unies, en dehors d’un règlement négocié avec Israël.

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