L’Afrique à la rescousse de 50 cent ?

Par un « teasing » très étudié sur les réseaux sociaux, le rappeur afro-américain 50 Cent met en scène son installation sur le continent africain. Nouvel épisode d’une communication bien huilée où l’Afrique pourrait ne servir que de diversion…

Sur le tournage de « Rhings Fall part », 50 Cents avait perdu 24 kilos et demi. © Glez / J.A.

Sur le tournage de « Rhings Fall part », 50 Cents avait perdu 24 kilos et demi. © Glez / J.A.

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Publié le 10 septembre 2015 Lecture : 3 minutes.

Les juifs ont leur alya, ce vrai-faux retour définitif vers une Terre sainte censée incarner leur identité ancestrale. Les Africains-Américains, eux, cultivent plus ou moins le culte des racines africaines et le mythe du retour au pays des ancêtres de leurs ancêtres. Un mythe ? La frange hip hop de la toile people ne bruisse que du nouveau déménagement de 50 Cent. Tout est parti d’une vidéo postée, sur le compte Instagram du rappeur, producteur, acteur, compositeur et businessman américain né Curtis James Jackson III.

Une vidéo digne du programme de M6 « Recherche appartement ». 50 Cent, lui, ne chercherait plus, ni le logement, ni le bonheur. En conclusion de la présentation d’une propriété à deux étages et deux couleurs – marron et blanche -, l’ancien dealer indique à ses fans qu’il a « vraiment une belle vie ». Pas de quoi susciter le buzz, pour le protégé d’Eminem et de Dr. Dre qui a collectionné tant de villas, si ce n’est que sa dernière acquisition est située « En Afrique »…

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Une faillite en forme de trompe l’œil 

Pourquoi le rappeur ne donne-t-il pas plus de détail géographique dans son post ? Deux explications possibles. Soit – comme l’ancienne candidate à la vice-présidence américaine, Sarah Palin –, il considère le continent comme un seul pays. Soit qu’il « tease » et se fait un nouveau coup de pub communicationnel. Ou plus précisément une diversion. Car l’interprète de « Candy Shop » fait moins murmurer les réseaux sociaux, ces derniers temps, pour son art que pour l’annonce de sa faillite personnelle.

L’artiste aurait mis en location sa maison du Connectictut – 21 chambres, 9 cuisines et un casino – dont le seul entretien lui coûte 72 000 dollars par mois

Son acquisition immobilière africaine servirait-elle à détourner l’attention portant sur des déboires financiers qui pourraient eux-mêmes n’être qu’un trompe-l’œil. Car d’aucuns soupçonnent la « banqueroute » annoncée de l’empire « Fifty » de n’être qu’un montage destiné à éviter le paiement d’éventuels dédommagements à la fin du procès opposant 50 Cent à l’ex-petite amie de son collègue Rick Ross. L’installation en Afrique du rappeur du Queens, au-delà de la diversion, pourrait ainsi avaliser le fait qu’il veuille réduire son train de vie. Vrai-faux déménagement ? L’artiste, en tout cas, aurait mis en location sa maison du Connectictut – 21 chambres, 9 cuisines et un casino – dont le seul entretien lui coûte mensuellement 72 000 dollars.

Virginité médiatique

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Le séjour africain de 50 cent sera-t-il synonyme d’introspection et de fin du bling-bling ? En la matière, le continent, pour ses œuvres caritatives et ses enfants à adopter, est présenté par nombre de stars en mal de virginité médiatique – Beyonce, Justin Bieber, Rihanna ou Madonna – comme « the place-to-be ». Pas sûr, pour autant, que le rappeur y cherche une vie spartiate.

Bien sûr, par le passé, il avait démontré une compassion certaine pour les victimes de la famine, peut-être parce qu’il avait expérimenté la faim en préparant le tournage de « Rhings Fall part », film pour lequel il avait perdu 24 kilos et demi. Grâce à son concept « Street King movement », un partenariat avec une marque de boisson énergétique, il avait même promis de nourrir un milliard de petits Africains affamés. Pour autant, son rapprochement du « continent noir » ne devrait pas être synonyme de fusion avec les démunis. « Fifty » a déjà annoncé que l’inauguration de son nouveau logement, doté d’une piscine et d’un patio, serait l’occasion d’organiser « la plus dingue des pendaisons de crémaillère ».

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En France, le monde du rap entretient un lien historique plus direct avec l’Afrique. Tous les deux fils de musiciens congolais, Youssoupha et Maître Gims ne manquent jamais d’évoquer leur attachement à leur Kinshasa natal. Pas sûr, pour autant, que les Congolais goûtent la dernière vidéo afrophile du leader de Sexion d’Assaut. Le rappeur-chanteur y décrit l’Afrique comme un continent où « les gens vivent comme Kirikou »…

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