Ces stades africains qui ont fait la légende du sport sur le continent

Du 4 au 19 septembre, à l’occasion des Jeux africains, le Congo-Brazzaville dévoile le complexe sportif de Kintélé, dont un stade de football de 60 055 places. L’occasion de revenir sur quelques-unes des arènes qui ont fait la légende du sport africain.

Soccer city de Johannesbourg. © AFP

Soccer city de Johannesbourg. © AFP

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Publié le 14 septembre 2015 Lecture : 5 minutes.

Stade municipal de Khartoum, Soudan

Le 16 février 1957, la finale de la première Coupe d’Afrique des nations (CAN) se déroule à Khartoum, capitale du Soudan, dont l’indépendance a été proclamée l’année précédente. Dans un stade municipal construit à la hâte, l’Égypte est opposée à l’Éthiopie à l’issue d’une très courte compétition. Seules trois équipes ont pris part à la CAN : les deux finalistes et le Soudan. Les Pharaons écrasent l’équipe d’Éthiopie 4 buts à 0. Entraînée par Mourad Fahmy, un proche de Nasser qui deviendra en 1961 secrétaire général de la Confédération africaine de football, l’Égypte remporte ainsi la première Coupe d’Afrique des nations de l’histoire.

Équipe d’Égypte lors de la CAN 1957. © Archives Fédération égyptienne de football

Équipe d’Égypte lors de la CAN 1957. © Archives Fédération égyptienne de football

Stade du 5 juillet 1962 d’Alger, Algérie

Stade olympique de football et d’athlétisme, inauguré le samedi 17 juin 1972, le Stade du 5 juillet 1962, abrite notamment les finales de la coupe d’Algérie et les rencontres internationales de l’équipe d’Algérie. Il a également accueilli la rencontre, plus symbolique, organisée pour le jubilé de l’équipe du Front de libération nationale, le 5 juillet 1974.

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L’équipe du FLN, surnommée « onze de l’indépendance », fondée en avril 1958, était constituée principalement de joueurs professionnels qui évoluaient en France métropolitaine avant de rejoindre le mouvement révolutionnaire. Interdite par les autorités françaises, non-reconnue par la Fifa, l’équipe disputera environ 80 rencontres, avant de laisser sa place à la sélection nationale en 1963.

Stade du 5 juillet 1962. © Wikimédia commons.

Stade du 5 juillet 1962. © Wikimédia commons.

Stade Tata-Raphaël de Kinshasa, RDC

On l’a appelé, à tort ou à raison, le combat du siècle. Il faut dire que le choc de titans entre Mohamed Ali et George Foreman est de ceux qui marquent l’histoire. Organisé par Don King, le combat se déroule le 30 octobre 1974 dans le stade Tata-Raphaël à Kinshasa. Cinq millions de dollars sont offerts au vainqueur par Mobutu Sese Seko, qui entend bien faire la promotion du Zaïre. Sous les vivats de la foule, Mohamed Ali reprend son titre de champion du monde, dix ans après son premier combat contre Sonny Liston, et envoie Foreman, épuisé, au tapis au huitième round.

Image du combat Ali-Foreman. © Ed Kolenovsky/AP/SIPA

Image du combat Ali-Foreman. © Ed Kolenovsky/AP/SIPA

Stade Ellis Park de Johannesburg, Afrique du Sud

Nous sommes le 24 juin 1995. Nelson Mandela est président d’une Afrique du Sud qui se remet difficilement de l’apartheid. Quasiment personne n’aurait parié sur les Springboks dans cette Coupe du monde de rugby qu’ils disputent à domicile. Ils vont pourtant soulevé le trophée, au bout d’un parcours exaltant, achevé par une victoire surprise contre les Néo-Zélandais de Jonah Lomu. L’image du président portant le maillot des Springboks, cataloguée auparavant comme l’équipe des Afrikaners, restera dans les annales.

Nelson Mandela félicite la capitaine de l'Afrique du Sud en 1995. © AFP

Nelson Mandela félicite la capitaine de l'Afrique du Sud en 1995. © AFP

Stade d’Accra Sports, Ghana

L’histoire du sport est parfois tragique. Le stade Ohene Djan d’Accra a en effet été le théâtre de la tragédie la plus meurtrière de l’histoire du football africain. Le 9 mai 2001 s’y tient la rencontre du sommet du championnat ghanéen entre les deux équipes de Hearts of Oak FC (équipe d’Accra) et l’Asante Kotoko (club de Kumasi, 2e plus grande ville du pays).

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Furieux de voir leur équipe menée 2-1 sur un but litigieux, certains supporters de l’Asante Kotoko décident de manifester leur mécontentement en utilisant des engins pyrotechniques et en arrachant des sièges des tribunes pour les jeter sur la pelouse. Les policiers présents s’interposent et dispersent la foule à l’aide de gaz lacrymogène. Cependant, les portes de l’Accra stadium étant closes, une bousculade fait 127 morts parmi les supporteurs piégés. Une centaine de personnes sont également blessées. Le stade, reconstruit depuis, a été rebaptisé Ohene Djan Stadium en hommage au premier directeur de l’Organisation centrale des sports du Ghana indépendant.

Le stade Ohene Djan en mars 2011. © Wikimedia Commons

Le stade Ohene Djan en mars 2011. © Wikimedia Commons

Stade Al Merreikh de Omdurman, Soudan

À l’approche de la Coupe du monde 2010, la première disputée sur le sol africain, ni l’Algérie, ni l’Égypte n’ont l’intention de renoncer à leur billet pour la compétition. Opposées lors des éliminatoires, les deux sélections terminent avec le même nombre de points et la même différence de buts.

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Surtout, des affrontements ont émaillé le match retour : le bus de l’Algérie a subi des attaques blessant quatre personnes dont trois joueurs. Plusieurs bus de supporters ont également dû faire face à des agressions avant et après le match et des affrontements entre Algériens et Égyptiens ont également lieu au Caire. Ils se reproduiront pour le match d’appui chargé de départager les deux équipes, sur terrain neutre le 18 novembre 2009, au stade Al Merreikh de Omdurman. Cette confrontation, disputée dans ce stade de 42 000 places surnommé le « Château rouge », restera comme l’une des plus tendues de l’histoire.

Des policiers soudanais face aux supporters algériens dans le stade al-Merreikh d'Omdurman avant le match contre l'Égypte. © Khaled Desouki/AFP

Des policiers soudanais face aux supporters algériens dans le stade al-Merreikh d'Omdurman avant le match contre l'Égypte. © Khaled Desouki/AFP

Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar, Sénégal

Un autre combat du siècle, en lutte sénégalaise cette fois, se tient le 4 avril 2010 au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar. Deux légendes de la discipline, Yékini le « Roi des Arènes » et Tyson, natif de Kaolack d’ 1 mètre 97 pour 130 kilos, s’affrontent à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance. Le cachet est de 100 millions de Francs CFA. Yékini est alors invaincu depuis treize ans. Il n’a concédé qu’un match nul, en 2006, face à Moustapha Gueye. Au terme d’un combat et d’une longue période d’observation, il sort une nouvelle fois vainqueur. Yékini sera finalement battu en 2012, le 22 avril, par Balla Gaye 2.

Yékini et Tyson se sont affrontés le 4 avril 2010. © Capture d’écran RTS

Yékini et Tyson se sont affrontés le 4 avril 2010. © Capture d’écran RTS

FNB Stadium de Johannesburg, Afrique du Sud

Construit à Johannesburg en 1987 pour abriter 80 000 spectateurs, sa capacité peut désormais atteindre 94 700 à l’issue de la rénovation commencée en 2007. Il a notamment accueillir le premier match de Coupe du monde de football joué sur le sol du continent africain, la rencontre d’ouverture du Mondial 2010 entre l’Afrique du Sud et le Mexique (1-1). Inspirée d’une calebasse africaine, la façade est constituée de dalles de six couleurs et trois textures différentes ponctuées de panneaux vitrés et d’ouvertures. Il a également accueilli le 13 février 2011 un concert de U2 qui a réuni 94 232 spectateurs.

Soccer city de Johannesbourg. © AFP

Soccer city de Johannesbourg. © AFP

Stade Mohammed V de Casablanca, Maroc

Pour l’ensemble de son « œuvre », ce stade, situé en plein centre-ville de Casablanca, méritait de figurer dans cette liste. Inauguré le 6 mars 1955 sous le nom de Stade Marcel-Cerdan, d’une capacité de 80 000, il abrite les matchs de la sélection nationale du Maroc mais, surtout, l’un des derby les plus chauds du continent, qui oppose le Raja et le Wydad Casablanca.

Les deux clubs ont la particularité d’évoluer à domicile dans le même stade et s’enorgueillissent de disposer de deux publics différents. On considère souvent que les supporters du Raja proviennent en majorité du quartier populaire de Derb Sultan ainsi que d’autres quartiers périphériques, tandis que le Wydad est davantage soutenu par les classes moyennes. Le derby casablancais est souvent classé parmi les meilleurs au monde, en particulier par l’ambiance qu’offrent les ultras des deux clubs.

Match entre le Wydad et le Raja de Casablanca, en 2008 © Wikimedia Commons.

Match entre le Wydad et le Raja de Casablanca, en 2008 © Wikimedia Commons.

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