L’Afrique devra faire face au nouveau modèle économique chinois

D’une économie basée sur l’investissement et les exportations, la Chine s’oriente vers un modèle reposant sur la consommation intérieure. Dans un rapport, Standard & Poor’s étudie les conséquences de ce rééquilibrage pour l’Afrique.

Les producteurs de minerais africains pourraient être les plus affectés par le rééquilibrage de l’économie chinoise. © AFP

Les producteurs de minerais africains pourraient être les plus affectés par le rééquilibrage de l’économie chinoise. © AFP

Publié le 20 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Depuis deux décennies, si l’on en croit l’OCDE, chaque pourcent d’augmentation du taux de croissance du PIB chinois a entraîné une augmentation d’au moins 0,3 % du PIB des pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu (RD Congo, Guinée, Mali, Mauritanie, Rwanda, Togo, etc) et une augmentation de 0,4 % des pays à revenu intermédiaire (Angola, Cameroun, Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, etc).

S’il existe un lien économique aussi clair, c’est parce que l’expansion chinoise a été tirée par l’investissement dans les infrastructures et la production industrielle, accroissant mécaniquement son appétit pour les matières premières africaines. Ainsi, en 2010, la Chine a englouti à elle seule 20 % des énergies fossiles, 23 % des produits agricoles et 40 % des métaux de base consommés dans le monde, selon le FMI. Autant de secteurs dans lesquels l’augmentation des cours a été soutenue et a pu bénéficier aux pays africains.

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Rééquilibrage chinois

Mais la Chine, comme d’autres pays émergents avant elle (Japon, Corée du Sud), a entamé une transition de son économie vers un modèle basé, non plus sur l’investissement et les exportations, mais sur la consommation intérieure. Un rééquilibrage qui a fait l’objet d’une étude publiée en fin de semaine dernière par Standard & Poor’s. Selon ce document, le repositionnement chinois affectera nécessairement le marché des matières premières et, par conséquent, les pays africains très dépendants des exportations de produits de base. Le ralentissement, encore relatif, de l’économie chinoise a d’ailleurs déjà eu un impact sur le prix des matières premières dont les cours se sont tassés depuis un an.

Perdants et gagnants

Si l’on en croit les économistes de Standard & Poor’s, les premiers touchés seront les exportateurs de métaux : RD Congo, Afrique du Sud et Zambie, notamment. Les producteurs agricoles – le Ghana et le Congo par exemple – pourraient au contraire bénéficier du rééquilibrage tandis que les pays producteurs de pétrole devraient avoir plus de temps pour s’adapter à la nouvelle donne. 

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Enfin, les pays capables de développer un secteur manufacturier devraient être en mesure de tirer le meilleur profit de la transformation économique chinoise. L’agence note ainsi que l’Afrique du Sud a réussi à augmenter ses exportations de biens de consommation vers la Chine.

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