Sorgho : « La forte hausse de la demande mondiale va se poursuivre »
Francois Luguenot est le responsable de l’analyse des marchés chez InVivo Trading.
François Luguenot. DR
Publié le 6 février 2015 Lecture : 1 minute.
« Depuis quelques mois, le marché du sorgho est sous tension. En décembre, la tonne de graminée se négociait à Sydney pour plus de 261 dollars australiens (177,50 euros) contre moins de 193 dollars en septembre. Cette augmentation n’est pas liée aux volumes de production 2014-2015 – ces derniers devraient atteindre leur plus haut niveau depuis six ans -, mais plutôt à la forte hausse de la demande mondiale, dans la foulée de la Chine, dont les importations sont passées de 15 000 tonnes en 2012 à 3,5 millions de tonnes l’an dernier.
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Et la tendance devrait se poursuivre : les achats chinois pourraient dépasser 6 millions de tonnes lors de la campagne actuelle. Le niveau des échanges internationaux est annoncé en progression de 44 % cette année, pour s’établir à 9,1 millions de tonnes, soit près d’un sixième de la production mondiale. Le sorgho a profité de la décision de la Chine de bannir l’an dernier les importations de maïs américain, sous prétexte de présence d’OGM. Ses éleveurs se sont tournés vers une céréale fourragère moins chère et plus disponible, ce qui a profité aux cultivateurs des pays exportateurs, les États-Unis, l’Argentine et l’Australie.
Mais la levée de l’interdiction, annoncée par Pékin en décembre, pourrait à nouveau changer la donne. Même si pour l’instant, les acheteurs chinois ne réduisent pas leurs achats et les prix du sorgho restent fermes. L’Afrique, qui produit près de la moitié de la récolte mondiale, est peu concernée par cette évolution des prix. Le sorgho y est consommé comme céréale alimentaire, et le continent n’exporte que quelques dizaines de milliers de tonnes par an. Ses principaux producteurs, le Nigeria, le Soudan, l’Éthiopie et le Burkina Faso, alimentent essentiellement leur propre marché et ceux de leurs voisins. »
