Troisième emprunt post-crise pour la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire a lancé le 16 août son deuxième emprunt public de l’année pour mobiliser 60 milliards de F CFA (91,5 millions d’euros) sur le marché financier ouest-africain.

La Côte d’Ivoire doit emprunter pour financer son ambitieux programme d’infrastructures. Cependant, la hausse du taux d’intérêt à 6,50 %, contre 6 % pour l’emprunt d’avril, est le signe que la situation n’est pas stabilisée. Olivier/JA

La Côte d’Ivoire doit emprunter pour financer son ambitieux programme d’infrastructures. Cependant, la hausse du taux d’intérêt à 6,50 %, contre 6 % pour l’emprunt d’avril, est le signe que la situation n’est pas stabilisée. Olivier/JA

Publié le 17 août 2012 Lecture : 1 minute.

Destiné à financer les grands chantiers d’infrastructures post-crise, le deuxième emprunt public décidé par la Côte d’Ivoire cette année prévoit l’émission de 6 000 000 d’obligations d’une valeur nominale de 10 000 F CA (15 euros), soit un total de 60 milliards de F CFA (91,5 millions d’euros). Rémunéré à 6,5 % par an sur une période de cinq ans, cet emprunt sera proposé aux huit pays de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) via la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). L’opération durera jusqu’au 14 septembre prochain.

Un taux qui inquiète

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« Nous souhaitons que cette émission soit un succès comme les précédentes. La nouveauté, cette fois-ci, est l’exonération de taxes sur les produits financiers pour tous les souscripteurs résidant en Côte d’Ivoire », explique Adama Koné, le directeur général du Trésor ivoirien. Cependant, la hausse du taux d’intérêt à 6,50 %, contre 6 % pour l’emprunt d’avril, semble constituer une source d’inquiétudes pour les investisseurs. « Les autorités ivoiriennes sont conscientes de la complexité de l’environnement du pays. Alors qu’on est en sortie de crise, le taux devrait atteindre tout au plus 6 % et être orienté à la baisse. Mais c’est le contraire qui est en train de se produire, preuve que la sérénité affichée en 2011 n’était que de façade », estime un expert des risques financiers. De leur côté, les dirigeants du Trésor expliquent que le taux est élevé aussi parce que l’emprunt sera remboursé avec un différé de deux ans.

La croissance économique pour l’année 2012, estimée en début d’année à 8,5 %, devrait plutôt se situer autour de 8,1 %. Les différentes réévaluations à la baisse des taux de croissance de la Côte d’Ivoire et de l’ensemble de la zone Uemoa sont un autre sujet d’inquitéude pour les investisseurs, ce qui pourrait expliquer les promesses de rémunération avantageuses de l’État.C’est la troisième fois que le pays emprunte depuis la fin de la crise.

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