Alger veut allouer 20 milliards d’euros à la production électrique

Les pouvoirs publics algériens veulent ajouter 12 000 MW au parc national de production d’électricité d’ici 2016 pour un coût d’environ 20 milliards d’euros.

La production électrique algérienne souffre de déficits chroniques, notamment à cause de la faiblesse des tarifs. DR

La production électrique algérienne souffre de déficits chroniques, notamment à cause de la faiblesse des tarifs. DR

Publié le 14 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors que, selon le quotidien algérien El Watan, plus de six millions de personnes se sont retrouvées privées d’électricité le weekend dernier et que le mécontentement gagne plusieurs villes et régions d’Algérie, le gouvernement a répondu par l’anonce d’un plan d’investissement pharaonique. Pas moins de 19,7 milliards d’euros devraient être consacrés à augmenter la production de 12 GW (en 2011, l’Algérie a produit près de 49 GW) d’ici à 2016. Plus de la moitié de l’enveloppe agréée par le gouvernement servira à financer la construction de nouvelles centrales. Une partie des fonds devrait être consacrée à l’amélioration des lignes électriques.

Tarif très bas

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Les prévisions de consommation ont toujours été dépassées, notamment à cause de la surconsommation induite par la faiblesse des tarifs.

Malgré la faiblesse des tarifs en Algérie, gelés depuis 2005 entre 2 et 3 centimes du Kw/h contre plus de 11 centimes au Maroc ou entre 8 et 17 centimes d’euro en Tunisie par exemple, le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, a exclu de les augmenter. Pourtant, si l’on en croit Abderrahmane Mebtoul, un chercheur algérien, « l’augmentation souhaitable des tarifs selon un rapport de la Sonelgaz (Société nationale de l’électricité et du gaz) devrait correspondre à une revalorisation de 11% par an pour pouvoir financer les investissements induits par l’augmentation de la capacité de production. »

Acheter la paix sociale

Autrement dit, l’État cherche à acheter la paix sociale. On ne connaît pas encore les modalités de financement du programme, mais le ministre semble placer l’État au centre de sa réalisation, rappelant que sa mission consiste à « satisfaire la croissance constante de la consommation qui résulte du développement économique et social du pays. » Malgré leur ampleur, ces investissements pourraient s’avérer insuffisants : « la demande nationale d’électricité devrait fortement progresser durant les cinq prochaines années pour atteindre 20 000 MW dès 2016, notamment en raison de l’augmentation du nombre d’abonnés (10 millions de foyers) », explique le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa. Or les prévisions de consommation ont toujours été dépassées, notamment à cause de la surconsommation induite par la faiblesse des tarifs.

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