Guinée : les grands absents de la présidentielle
Certaines figures de la politique guinéenne seront absents à la présidentielle du 11 octobre prochain. Pour des raisons très diverses…
Moussa Dadis Camara (FPDD)
Ce n’est pas l’envie qui lui en manquait. Et c’est depuis Ouagadougou, où il est exilé depuis janvier 2010, qu’il s’est déclaré candidat, le 11 mai dernier à la présidentielle du 11 octobre. Mais ses multiples tentatives pour regagner son pays ont toutes échoué. Inculpé dans le dossier judiciaire sur les massacres du 28 septembre 2009 qui ont coûté la vie à 157 personnes selon l’ONU, Moussa Dadis Camara demeurait pourtant électeur et éligible. L’ex-chef de la junte guinéenne, devenu candidat des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD, jouit d’une certaine popularité en Guinée forestière, au sud-est du pays, d’où il est originaire. Lors de la présidentielle de 2010 et des législatives de 2013, Dadis avait appelé à voter pour le parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel. Cette année, on l’a vu avaliser une alliance avec le principal parti d’opposition, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. D’où l’origine de ses ennuis, estiment certains observateurs.
Jean-Marie Doré (UPG)
Parmi les autres absents, l’ancien Premier ministre de transition et leader de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), Jean-Marie Doré. Le Conseil des sages du Collectif des partis politiques pour l’alternance démocratique, CPAD, qui regroupe des partis politiques de la Guinée forestière (région du sud-est de la Guinée), a porté son choix sur la candidature de Georges Gandhi Faraguet Tounkara, de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD). Candidat successivement aux élections présidentielles de 1993 et 1998 sous le président Lansana Conté, M. Doré avait boycotté celle de 2003. Conformément aux Accords de Ouagadougou, il ne pouvait pas se présenter en 2010 étant chef du Gouvernement de transition chargé d’organiser le premier scrutin démocratique consécutif au coup d’État militaire de 2008. Actuellement, Jean-Marie Doré est pour la troisième fois (1995 ; 2002 et 2013) député à l’Assemblée nationale, où il occupe l’un des deux sièges glanés par l’UPG à l’issue des élections législatives de 2013. À 77 ans, son âge et sa santé fragile amenuisent ses chances de briguer à nouveau la magistrature suprême.
Bah Ousmane (UPR)
Héritier politique de feu Siradiou Diallo (ancien journaliste de Jeune Afrique), le leader de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) depuis avril 2004, Bah Ousmane, avait obtenu 0,68 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2010. Depuis, il s’est allié au parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, au profit duquel l’UPR s’est désistée lors de la présidentielle d’octobre 2015. « Le parti a décidé de soutenir la candidature du président Alpha Condé pour lui permettre de poursuivre et achever les différents chantiers en cours et à venir », a expliqué Bah Ousmane. Son soutien au président sortant est désintéressé et s’explique par une vision et une lutte communes, qu’ils ont défendues hier au sein de la coalition politique des « Forces vives », avance-t-il.
Ibrahima Abé Sylla (NGR)
Ibrahima Abé Sylla, candidat à la présidentielle 2010 sous la bannière de la Nouvelle génération pour la République (NGR), avait pour son coup d’essai réussi un coup de maître, grâce à son score de 3,23 % , et avait soutenu au second tour Cellou Dalein Diallo, le candidat de l’UFDG. Cette fois, la NGR qui a basculé dans les rangs du parti au pouvoir, ne présentera pas de candidat à la présidentielle d’octobre prochain, a annoncé son président lors de la convention du parti, tenue à Conakry le samedi 29 août.
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