Cameroun : au moins sept morts dans un double-attentat à Kolofata, dans l’Extrême-Nord
Au moins sept personnes ont été tuées dimanche lors d’un double attentat-suicide attribué à Boko Haram et commis à Kolofata, dans l’Extrême-Nord, au Cameroun.
La double attaque a visé dimanche 13 septembre au matin la ville de Kolofata, située non loin de Kerawa, frappée le 3 septembre par un double attentat ayant fait de 20 à 40 morts selon les sources. « Les premières informations en notre possession font état de neuf morts [dont les deux kamikazes, NDLR] », a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable de l’armée.
Les explosions ont également fait 21 blessés, dont « 11 cas préoccupants », a-t-il ajouté. « Les deux kamikazes se dirigeaient vers le marché de la ville lorsqu’ils ont été interceptés par des membres du comité de vigilance », a raconté ce miliaire.
« Dans la foulée l’un d’eux a actionné sa charge et s’est fait exploser. L’autre a tenté de s’échapper. Les membres du comité de vigilance se sont lancés à sa poursuite. Il s’est aussi fait exploser moins de cinq minutes après la première explosion », a-t-il ajouté.
Neuf attentats depuis juillet
Les attaques de Kolofata portent à neuf le nombre d’attentats-suicides ayant frappé depuis juillet l’Extrême-Nord du Cameroun. Une centaine de personnes ont péri dans ces attentats. Les autorités camerounaises ont pourtant considérablement renforcé les mesures de sécurité face aux menaces de Boko Haram.
Interdiction du port du voile islamique intégral, fouilles, perquisitions et parfois arrestations se sont multipliées en juillet et août. Boko Haram mène régulièrement depuis deux ans dans cette région des opérations meurtrières de harcèlement des forces de sécurité camerounaises et des raids contre des villages.
Effort de guerre
Une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), qui devrait compter environ 10 000 hommes, à laquelle doivent participer le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin, a été mise en place pour mieux coordonner les efforts des différentes armées.
Vendredi, le général de brigade camerounais Bouba Dobekreo a été officiellement installé à la tête du premier secteur de cette force à Mora, dans l’Extrême-Nord. Le commandant du deuxième secteur sera basé à Gamboru, frontalière du Cameroun et celui du troisième secteur à Baga, au Nigeria, sur les rives du lac Tchad. L’état-major de la force est installé à N’Djamena.
Muhammadu Buhari à Paris
Lundi 14 septembre, le président nigérian Muhammadu Buhari doit se rendre à Paris pour trois jours afin de resserrer ses liens avec la France, notamment en matière de sécurité. Le voyage « mettra l’accent sur le renforcement et la consolidation de la coopération bilatérale en cours entre le Nigeria et la France en matière de défense, de sécurité, du commerce et des investissements », a déclaré dimanche le porte-parole de la présidence nigériane, Femi Adesina dans un communiqué.
Muhammadu Buhari, qui sera accompagné par son conseiller à la Sécurité nationale Babagana Monguno, doit rencontrer le président français François Hollande, mais aussi les ministres français de la Défense et des Affaires étrangères. Le président nigérian espère pousser la France à s’engager davantage dans la lutte contre Boko Haram, notamment en livrant du matériel militaire. Mi-août, Muhammadu Buhari avait donné trois mois à ses forces armées pour en finir avec Boko Haram, désormais affilié à l’État islamique et qui, selon l’ONU, aurait provoqué plus de 15 000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009.
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