Niger : Hama Amadou investi candidat à la présidentielle par le Moden

Hama Amadou a été investi dimanche candidat du Mouvement démocratique nigérien (Moden) pour la présidentielle de février 2016. Il est le premier à se déclarer officiellement pour ce scrutin.

Hama Amadou, officiellement candidat à la présidentielle, lors du scrutin de 2011. © Tagaza Djibo/AP/SIPA

Hama Amadou, officiellement candidat à la présidentielle, lors du scrutin de 2011. © Tagaza Djibo/AP/SIPA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 14 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

L’ex-président du Parlement, Hama Amadou, exilé depuis un an en France, a été investi dimanche 13 septembre candidat à l’élection présidentielle de 2016 par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden).

« Nous décidons d’investir Hama Amadou, qui est le seul espoir pour le Niger, candidat à l’élection présidentielle de 2016 », a indiqué dans un communiqué le Moden, troisième force politique du pays. Il est le premier candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel, dont le premier tour, couplé à des législatives, est prévu le 21 février 2016.

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Hama Amadou a été investi en son absence par un congrès extraordinaire du Moden à Zinder, en présence de plusieurs milliers de ses partisans et des responsables de l’opposition. Opposant au président Mahamadou Issoufou, il avait précipitamment quitté le pays fin août 2014 après l’autorisation par les députés de son audition judiciaire dans une présumée affaire de trafic de bébés.

Amadou – Issoufou, rivalité personnelle ?

Une vingtaine de personnes, sont poursuivies dans ce dossier pour « supposition d’enfants », délit consistant à attribuer la maternité d’un enfant à une femme ne l’ayant pas mis au monde. Toutes sont accusées d’avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria, puis amenés au Niger.

Hama Amadou dénonce depuis de nombreux mois un « dossier politique » visant à « l’écarter de la présidentielle », tandis que le gouvernement parle d’un « dossier de droit commun ». « Cette affaire a été utilisée comme prétexte pour pouvoir m’arrêter. C’est un dossier politique. Et aucune des procédures légales prévues pour lever l’immunité d’un député, a fortiori celle du président de l’Assemblée nationale, n’a été respectée », déclarait-il le 15 septembre à Jeune Afrique.

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Se disant convaincu qu’Issoufou était prêt à l’éliminer, il prétendait alors que le président ou ses proches « auraient fait venir un poison de Libye, dont les effets ne seraient intervenus que quelques mois après son ingestion ». « Ce monsieur a des problèmes avec la justice de son pays, pas avec le président de la République ni avec le gouvernement », avait répondu Mahamadou Issoufou.

Tensions pré-électorales

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Le climat s’est récemment tendu au Niger, au point que l’ONU a demandé, jeudi 10 septembre, des élections « apaisées et crédibles » pour garantir la « stabilité ». Les opposants accusent depuis de nombreux mois le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

En août, l’opposition a surtout rejeté le calendrier fixé par la Commission électorale, dénonçant une absence de « consensus ». Critiquant la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son « allégeance » au président, elle réclame notamment un audit du fichier électoral ainsi que la tenue d’élections locales en amont du scrutin présidentiel.

« Je n’ai l’intention ni de modifier la composition de la commission électorale, ni d’interférer dans ses décisions », avait à ce sujet répondu Mahamadou Issoufou, dans l’entretien à Jeune Afrique susmentionné. Son ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, avait lui aussi exclu toute modification du calendrier, quelques jours plus tôt.

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