Migrants : comment l’Europe va renforcer son action contre les passeurs
L’Union européenne (UE) a approuvé lundi le recours à la force militaire contre les passeurs de migrants qui opèrent à partir de la Libye. La saisie des bateaux est notamment prévue dans le cadre d’un renforcement de l’opération navale en Méditerranée.
Lors d’une réunion ministérielle lundi 14 septembre à Bruxelles, les 28 États membres de l’UE ont estimé que les conditions étaient désormais réunies pour passer à la deuxième phase, en haute mer, de leur opération EU Navfor Med, lancée fin juin en Méditerranée.
Jusqu’ici, l’opération, forte de quatre navires et d’un millier d’hommes, était cantonnée à la surveillance à partir des eaux internationales des réseaux criminels qui envoient chaque jour, à partir des côtes libyennes, des embarcations précaires chargées de migrants vers l’Italie.
Quelles seront les nouvelles prérogatives de l’opération européenne ?
« Cette transition permettra à l’opération navale de l’UE contre les passeurs et les trafiquants en Méditerranée d’arraisonner, fouiller, saisir et dérouter les embarcations soupçonnées de servir à la traite humaine, dans le cadre du droit international », a indiqué le Conseil de l’UE dans un communiqué.
Pour monter en puissance, sept frégates supplémentaires seront nécessaires, dont certaines équipées d’installations médicales, ainsi que des hélicoptères, des sous-marins et des drones. EU Navfor Med s’appuiera surtout sur des forces spéciales, les commandos marine, pour l’arraisonnement forcé des navires des passeurs.
Il est d’ores et déjà prévu que les suspects seront remis aux autorités judiciaires italiennes, chargées de les poursuivre. Les migrants sauvés seront également conduits en Italie. Les états-majors des 28 pays de l’UE doivent se réunir mercredi 16 septembre pour faire le point sur les contributions en hommes et en matériel de chacun.
Quelles en seront les limites ?
La deuxième phase de la mission ne pourra pas être lancée avant début octobre, selon une source diplomatique. L’UE doit en effet encore adopter une série de textes juridiques afin de cadrer cette opération.
Surtout, les bâtiments de guerre européens, s’ils seront autorisés à procéder à des arrestations, ne pourront pas entrer dans les eaux territoriales libyennes. Seul le vote d’une résolution du Conseil de sécurité pourrait lever cette limite.
Les Européens ne peuvent pour l’heure s’approcher à moins de douze miles marins des côtes libyennes.
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