Burkina : craintes de fraudes électorales à un mois des élections présidentielle et législatives

Quelques jours après la saisie de 5000 fausses cartes d’électeurs par la gendarmerie, plusieurs responsables politiques s’inquiètent des risques de fraudes qui pèsent sur les élections présidentielle et législatives, dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, Saran Séré Sérémé, Françoise Toé, Ablassé Ouédraogo, Bénéwendé Stanislas Sankara. Tous sont candidats à l’élection présidentielle. © AFP/Twitter

Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, Saran Séré Sérémé, Françoise Toé, Ablassé Ouédraogo, Bénéwendé Stanislas Sankara. Tous sont candidats à l’élection présidentielle. © AFP/Twitter

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 14 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est un sujet délicat. Depuis la saisie, la semaine dernière, de 5000 fausses cartes d’électeurs par la gendarmerie à Ouagadougou, la crainte de fraudes électorales est dans toutes les têtes au Burkina Faso, du moins celles des principaux candidats.

Ce week-end, Zéphirin Diabré, président et candidat de l’Union du peuple pour le progrès (UPC), a ouvertement abordé le problème lors d’une réunion du bureau politique national de son parti. Il a notamment demandé aux autorités de transition d’être « vigilantes » face à « la fraude massive que certains veulent préparer », ajoutant qu’il disposait de « beaucoup d’indices ».

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Le CDP, parti de Blaise Compaoré, dénonce lui aussi des « fraudes »

Même son de cloche du côté du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré, dont les candidats à la présidentielle et aux législatives ont été exclus du scrutin par le Conseil constitutionnel. Présents le 12 septembre à Dakar pour le sommet extraordinaire des chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour plaider leur cause auprès des dirigeants ouest-africains, Achille Tapsoba et Léonce Koné, premier et deuxième vice-présidents du parti, dénonçaient eux aussi la préparation de « fraudes électorales ».

« Nous n’avons pas d’informations précises, mais le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, Ndlr), qui a d’importants moyens, est le premier suspect. C’est ce que tout le monde dit et que tout le monde pense », affirme Léonce Koné. Ennemi juré du CDP depuis qu’il a quitté Blaise Compaoré, en janvier 2014, Roch Marc Christian Kaboré, le candidat du MPP, est considéré comme un des favoris de la présidentielle avec Zéphirin Diabré. « Ces histoires ne tiennent pas debout, notre parti ne prépare aucune fraude. Peut-être que certains nous accusent pour mieux masquer leur incapacité à mobiliser les électeurs », se défend Souleymane Sawadogo, secrétaire à l’information et à la communication du MPP.

Fichier inviolable ? 

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Le 10 septembre, Barthélémy Kéré, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avait semé le trouble dans les états-majors des partis politiques en annonçant le démantèlement d’un réseau de trafiquants de cartes électorales par la gendarmerie à Ouagadougou. Une enquête a été ouverte, tandis que la Ceni se voulait rassurante en affirmant que son fichier électoral, basé sur des cartes biométriques, était inviolable.

La campagne pour l’élection présidentielle, à laquelle se présentent 14 candidats, débutera officiellement le 20 septembre prochain et celles pour les législatives le 26 septembre. Le premier tour de ces deux scrutins aura lieu le dimanche 11 octobre.

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