Corruption à la Fifa : nouvelles poursuites en vue, plusieurs appartements saisis

Les enquêtes sur les soupçons de corruption à la Fifa se poursuivent et avancent peu à peu. De nouvelles personnes et organisations sont en ligne de mire. Lundi, le procureur général suisse et la ministre américaine de la Justice ont annoncé la saisie de plusieurs appartements dans les Alpes suisses.

Le logo de la Fifa au siège de l’instance, à Zurich le 2 juin 2015. © Michael Buholzer/AFP

Le logo de la Fifa au siège de l’instance, à Zurich le 2 juin 2015. © Michael Buholzer/AFP

Publié le 15 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est à Zurich, le 27 mai, que sept éminents responsables du football mondial ont été arrêtés, à la veille du congrès qui devait réélire Sepp Blatter, et c’est également dans la capitale du football que le procureur suisse Michael Lauber et la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, ont fait le point sur leurs enquêtes lundi, à l’occasion d’un congrès de l’Association mondiale des procureurs.

« Nous pensons pouvoir inculper d’autres personnes et d’autres organisations », au-delà des 14 personnes déjà mises en examen (neuf hauts dirigeants du football mondial et cinq hommes d’affaires dans le secteur du marketing sportif), a prévenu Loretta Lynch qui a lancé l’enquête américaine, lorsqu’elle était encore procureur à New York. Ce sont au moins 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétrocommissions qui auraient circulé dans les hautes sphères du football, depuis 25 ans.

la suite après cette publicité

121 comptes bancaires suspectés

À la question de savoir si Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa, serait entendu par les enquêteurs américains, Mme Lynch s’est refusée à plus de détails, expliquant avec humour qu’elle ne pouvait pas commenter le programme de voyage du Valaisan de 79 ans, dont le successeur à la tête du football mondial sera connu le 26 février, lors d’un congrès extraordinaire de la Fifa.

Côté suisse, une enquête a été ouverte sur les conditions d’attribution des Mondiaux-2018 et 2022 à la Russie et au Qatar suite à une plainte de la Fifa elle même et « des actifs financiers ont été saisis, y compris des appartements dans les Alpes suisses », a révélé de son côté Michael Lauber, sans citer aucun nom. Il a néanmoins informé que plusieurs perquisitions avaient eu lieu dans plusieurs domiciles à l’ouest de la Suisse.

Le procureur suisse a également salué la coopération des banques suisses, qui « remplissent leurs obligations », précisant que des transactions suspectes concernant 121 comptes étaient examinées. « Mais il est trop tôt pour préciser le montant exact des actifs saisis », a-t-il ajouté, expliquant qu’il ne donnerait pas cette information pour des raisons tactiques.

la suite après cette publicité

Blatter reclus en Suisse

Face à l’énorme quantité de données informatiques saisies, 11 terabytes au total, le volet suisse de l’enquête serait très long et n’en est « même pas encore à la mi-temps », a affirmé le procureur. « Le problème de la corruption dans le football est mondial. Nous resterons vigilants dans nos efforts pour que la réponse à cela soit globale », a assuré Loretta Lynch.

la suite après cette publicité

L’Américain Chuck Blazer est à la base de ces accusations à l’encontre de l’institution du football. L’ex-secrétaire général de la Concacaf a reconnu avoir touché des pots-de-vin du Maroc et de l’Afrique du Sud dans le cadre de l’attribution des Mondiaux-1998 et 2010. Et il collabore avec les enquêteurs américains depuis 2011.

Joseph Blatter, président de la Fifa en sursis depuis sa démission surprise du 2 juin, quatre jours à peine après sa réélection, n’a pas encore été auditionné. En attendant le congrès de février, où pourrait lui succéder le Français Michel Platini, président de l’UEFA et membre de longue date du comité exécutif de la Fifa, il gère tranquillement la fédération… sans jamais quitter la Suisse.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

La ministre américaine de la justice Loretta Lynch. © Jose Luis Magana/AP/SIPA

États-Unis : Loretta Lynch, la justicière

Contenus partenaires