RDC : violents heurts en marge d’une manifestation de l’opposition à Kinshasa

Deux à trois mille manifestants se sont rassemblés à Kinshasa mardi lors d’une marche convoquée par des partis d’opposition, farouchement opposés à un changement du calendrier électoral. De violents heurts ont éclaté, bilan : au moins trois blessés dont un grave.

Des opposants manifestent contre les autorités, en janvier 2015, à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Des opposants manifestent contre les autorités, en janvier 2015, à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 15 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Sur la place Sainte-Thérèse de Ndjili, dans le sud de la capitale, où se réunissait les manifestants, la situation a dégénéré peu avant 14h , quand le rassemblement a été attaqué à coups de pierres et de bâtons par une dizaine de jeunes gens. Des manifestants ont violemment frappé pendant plusieurs minutes un homme gisant au sol, présenté comme un des agresseurs, sans qu’aucun représentant des forces de l’ordre ne vienne mettre fin à ce lynchage.

Une personne au moins a été grièvement blessée et le bilan provisoire des heurts est d’au moins trois blessés, qui ont été emmenés à l’hôpital, a déclaré Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement.

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Papy, un militant de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti historique de l’opposition) a justifié cette violence – à laquelle il a reconnu avoir participé – en invoquant la légitime défense, car pour lui, le jeune est arrivé « avec un bâton en tapant tout le monde, alors tout le monde l’a lynché ».

https://twitter.com/MaudJullien/status/643794085871001604/photo/1

Contre un report du calendrier électoral 

Deux à trois mille personnes étaient réunies à l’appel d’un collectif d’opposants au président Joseph Kabila. Objectif : exiger la tenue dans les temps de la prochaine présidentielle, devant avoir lieu en novembre 2016 et à laquelle la Constitution interdit au chef de l’État de se présenter. À Goma et Bukavu, les grandes villes de l’est, des rassemblements de l’opposition ont respectivement réuni une centaine et un millier de personnes, sans incident notable.

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« Le gouvernement tient à condamner toute forme de violence, d’où qu’elle vienne. Les violences physiques comme verbales », a déclaré Lambert Mende, en accusant les opposants d’avoir tenu des propos injurieux envers le président, provoquant la colère de ses partisans.

Situation tendue

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Très vite, la place s’est vidée dans un grand désordre. Une vingtaine de policiers armés de matraques ont fini par intervenir pour faire cesser la bastonnade et récupérer un corps grièvement blessé. La situation restait tendue, alors que des renforts de policiers affluaient dans le quartier et que de petits groupes se formaient sur la place et dans les rues adjacentes. Certains groupes de jeunes vindicatifs, sans aucune appartenance politique visible, s’en prenaient aux forces de l’ordre, leur jetant parfois des pierres, mais celles-ci observaient en retour la plus grande retenue. Des témoins ont affirmé à l’AFP que deux personnes ont été arrêtées par la suite.

La semaine passée, la Cour constitutionnelle avait ordonné que les élections des gouverneurs des provinces nouvellement créées se tiennent avant les provinciales, ouvrant la voie à un report du cycle électoral devant mener à la présidentielle de fin 2016.

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