Algérie : 5 choses à savoir sur le général Tartag, nouveau patron du renseignement

Le général Athmane Tartag a succédé le 13 septembre au général Mohamed Mediène, dit « général Toufik », à la tête de la Direction des renseignements et services (DRS) en Algérie. Jeune Afrique revient sur ce que l’on sait de l’homme et de sa carrière.

Des forces de sécurité algérienne, en 2014. © Farouk Batiche/AFP

Des forces de sécurité algérienne, en 2014. © Farouk Batiche/AFP

Publié le 15 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

L’ami du général Toufik

Le nouveau patron de la DRS est originaire de l’est du pays. Les informations quant à son lieu de naissance dans les années 1950 se contredisent, mais il a bien grandi à Constantine où il a fait ses études de géographie. Il est recruté par la Sécurité militaire au début des années 1970, « il intègre la promotion « tapis rouge », la promotion algérienne à l’école du KGB dans l’ex-URSS, par laquelle est également passé le général Mohamed Mediène », affirme Akram Kharief, spécialiste des questions de défense. « Il a fait un très long itinéraire avec le général Toufik dans les moments les plus difficiles et ils sont solidaires, car ils ont eu ensemble un parcours semé d’embûches. Même si beaucoup d’observateurs ont estimé qu’ils ne s’entendaient plus », explique le politologue Mourad Goumiri.

Un général controversé

Athmane Tartag fait carrière au sein de la sécurité de l’armée et dirige pendant plusieurs années le centre d’investigation militaire, qui enquête surtout sur les affaires de terrorisme, ce qui lui vaut de se mettre à dos les organisations des droits de l’homme, qui dénoncent le recours à la torture contre les présumés terroristes au sein du centre militaire. Athmane Tartag « fait partie de ces généraux éradicateurs » du terrorisme qui « assument complètement les responsabilités qu’ils ont eu », poursuit le politologue.

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L’homme de Tiguentourine

Après une longue carrière à la sécurité militaire, Athmane Tartag passe à la sécurité intérieure en septembre 2011, où il reste deux ans. Il est alors le bras droit du général Toufik et déjà perçu comme un potentiel successeur de l’homme fort du pays, pour son expertise et sa connaissance approfondie des services. C’est lui qui gère le commandement militaire lors de l’attaque de Tiguentourine en janvier 2013 lorsqu’un groupe armé d’Al-Qaïda au Maghreb islamique s’introduit sur le site gazier. Une attaque qui a causé la mort d’une quarantaine d’otages et d’une trentaine de terroristes.

Passage par la présidence

Quelques mois après l’attaque, il quitte son poste, sans qu’aucune raison ne soit avancée, avant que la présidence le rappelle en 2014 et le nomme conseiller à la sécurité et à la défense. Pour Akram Kharief, « il est tombé en disgrâce aux yeux de Mohamed Mediène et représente soudainement un intérêt pour le clan présidentiel car il connait la maison [la DRS] qui le recrute comme conseiller à la présidence [en octobre 2014] après le départ du général Touati ».

Sympathique en privé, dur en affaires

Pas aussi mystérieux que Toufik, le général Tartag est un homme discret. « On dit de lui qu’il est sympathique en privé, mais dur en affaires », ajoute Akram Kharief. Sa longue carrière en tant qu’homme des services faisait de lui un candidat de choix pour succéder à Mohamed Mediène, mais sa nomination marque davantage la déstructuration des services secrets. « Le départ du patron de la DRS est la suite d’un feuilleton à la Dallas et l’avenir du pays inquiète« , regrette Mourad Gourimi, pour qui la nomination de Tartag aura des conséquences négatives sur l’efficacité du DRS.

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