La Tunisie vise 5% de croissance au cours des cinq prochaines années

Le gouvernement tunisien vient de publier les grandes lignes d’un plan quinquennal qui prévoit notamment une réduction du taux de chômage sur la base d’une croissance moyenne de 5% entre 2016 et 2020. L’amélioration du climat des affaires figure également parmi les priorités.

Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie va demander un nouveau plan d’aide au FMI. © Ons Abid/J.A.

Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie va demander un nouveau plan d’aide au FMI. © Ons Abid/J.A.

Publié le 16 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Selon le ministère du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, ce « plan stratégique 2016-20 » repose sur un taux de croissance moyen de 5%, alors que le pays est récemment entré en récession technique. 

Dans le même temps, l’objectif du gouvernement est de faire tomber le taux de chômage à 11%, contre 15,2% actuellement et même 28,6% parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, relève le ministère dans une note d’orientation.

la suite après cette publicité

Du côté des comptes nationaux, le déficit public, qui atteint 8,5% du PIB en 2015, doit être ramené à 6,8% à l’horizon 2020.

Grandes réformes économiques et sociales

Pour atteindre cette série d’objectifs, la note prône la mise en place de mesures destinées à améliorer l’environnement économique et social du pays.

Cinq points sont ainsi mis en avant, de la « bonne gouvernance » à la diversification du tissu économique en passant par le développement durable et la régionalisation.

la suite après cette publicité

Le gouvernement envisage ainsi de réaliser grandes réformes économiques et sociales qui concernent notamment l’administration, les banques, la santé, l’éducation, les investissements, les marchés publics, la fiscalité…

Hub économique

la suite après cette publicité

Les autorités ambitionnent par ailleurs de faire passer la Tunisie du statut d’économie à faible coût (donc de sous-traitance) à celui de véritable hub économique.

Pour parvenir à ce résultat, l’amélioration du climat des affaires est une priorité : le pays souhaite atteindre la 40ème place au classement Doing Business, alors qu’il se classe 60ème actuellement.

La promotion des investissements du secteur privé, de l’innovation et des exportations, tout comme l’intégration du pays dans des chaînes de valeurs dans des secteurs prometteurs sont également compris dans ce plan stratégique de développement.

Contexte difficile

Le plan stratégique doit ainsi permettre « une récupération graduelle de l’activité économique durant les deux premières années », avant de « concrétiser le décollage à partir de 2018 », indique la note. Sa publication intervient dans un contexte difficile pour la Tunisie, pays qui a réussi sa transition politique mais peine à relancer son économie depuis la révolution de janvier 2011.

Alors que le chômage et la misère étaient au cœur des causes du soulèvement ayant poussé à la fuite le président Zine El Abidine Ben Ali, la situation s’est encore compliquée ces derniers mois avec les attentats du Bardo (mars) et de Port El Kantaoui (juin), qui ont fait 60 morts dont 59 touristes et ont durement affecté le tourisme, un secteur stratégique (environ 7% du PIB national).

Au premier semestre 2015, la croissance s’est établie à 1% et pourrait ralentir encore à 0,5% sur l’ensemble de l’année, a récemment indiqué le ministère des Finances.

Le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, a de son côté annoncé la semaine dernière que la Tunisie allait demander un nouveau plan d’aide au Fonds monétaire international (FMI).

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Logo du Fonds monétaire international. © Reuters

Le FMI compte débloquer 300 millions de dollars pour la Tunisie

Un hôtel à Sousse, en Tunisie. © Darko Vojinovic/AP/SIPA

Tourisme : les Algériens répondent présents en Tunisie

Contenus partenaires