Crise politique en RDC : le président Kabila renvoie un ministre et un membre de son cabinet
Le président Joseph Kabila a relevé son ministre du Plan, Olivier Kamitatu, et son conseiller spécial pour la sécurité, Pierre Lumbi, de leurs fonctions ce mercredi. Leurs partis respectifs avaient signé, deux jours plus tôt, une lettre s’inquiétant du risque que le mandat du président se prolonge au-delà de 2016.
La sanction ne s’est pas fait attendre. Ce mercredi 16 septembre, le président Joseph Kabila a relevé deux de ses proches collaborateurs de leurs fonction : son conseiller spécial pour la sécurité, Pierre Lumbi, et le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, dans une ordonnance lue à la télévision nationale RTNC.
Ces deux hommes politiques, jusque-là membres de la Majorité présidentielle, faisaient partie du « G7 », ce groupe informel de sept chefs de partis politiques qui se sont plusieurs fois opposés publiquement au maintien du président Joseph Kabila au pouvoir après la fin de son mandat. En vertu de la Constitution congolaise, celui-ci effectue son deuxième et dernier mandat, lequel doit se terminer en 2016.
Leur dernière missive, signée lundi 14 septembre et qui a rapidement été rendue publique, accusait la Majorité présidentielle de suivre une « stratégie suicidaire ». Pour éviter le report de l’élection présidentielle de 2016, dont la date est rendue incertaine par un calendrier électoral très chargé, ils appelaient le président à abandonner les scrutins intermédiaires. « Les fondamentaux du développement d’une nation ne viennent pas d’un homme seul, fut-il providentiel », ont-ils encore écrit.
« Auto-exclusion » des membres du G7
Face à cette « fronde », le président Joseph Kabila a donc suivi les conclusions du Bureau politique de la Majorité présidentielle, qui s’était réuni en urgence le 16 septembre au matin. Cette réunion avait constaté « l’auto-exclusion » des membres du G7.
« Alors que le respect de la Constitution a toujours été une constante dans les déclarations et les actes du président de la République, le mémorandum [adressé à Kabila par les frondeurs] fait croire le contraire, exposant gratuitement notre autorité morale à la vindicte publique », avait dénoncé le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, accusant les auteurs de cette lettre d’« affaiblir les institutions de la République » et de « prendre fait et cause pour l’opposition ».
D’autres révocations à suivre ?
D’autres révocations pourraient suivre pour les membres du « G7 » occupant des fonctions moins élevées dans l’appareil d’Etat. « Il ne reste plus aux signataires de ce mémorandum qu’à tirer à tous les niveaux les conséquences du choix stratégique qu’ils ont ainsi opéré », avait ainsi estimé Lambert Mende. Cette situation pourrait provoquer un éclatement de la majorité présidentielle au parlement congolais.
Christophe Lutundula, l’un des sept signataires de la lettre, persistait et signait en effet, mercredi matin, après la réunion du bureau politique. « Nous appelons toutes les forces vives de la nation à se pencher, dans la sérénité, sur les questions que nous avons soulevées ».
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