Burkina : le coup de force en cours du RSP provoque l’indignation internationale
Des militaires du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), l’ex-garde prétorienne de Blaise Compaoré, ont pris en otage mercredi le président intérimaire du pays et son Premier ministre, à Ouagadougou. Un coup de force qui intervient à moins d’un mois de la présidentielle et qui a provoqué l’indignation de la communauté internationale, laquelle exige la libération des dirigeants de la transition.
Les Nations unies, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont exigé mercredi soir la libération immédiate et inconditionnelle du président intérimaire du Burkina Faso, Michel Kafando, et de son Premier ministre, Isaac Zida, retenus en otage par des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à Ouagadougou depuis mercredi en début d’après-midi. Les trois organisations internationales ont annoncé dans un communiqué conjoint que les auteurs du coup de force répondront de leurs actes et seront tenus pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique du président du Faso, du Premier ministre et des autres personnalités qu’ils détiennent.
Le Conseil de sécurité
Par ailleurs, les trois organisations qui condamnent la violation flagrante de la Constitution et de la Charte de Transition exigent que les forces de défense et de sécurité se soumettent aux autorités de la transition.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a également condamné la détention des deux dirigeants de la transition, réclamant leur libération. Dans une déclaration adoptée à l’unanimité de ses 15 membres sur proposition de la France, le Conseil souligne que cette pris d’otage par des éléments du RSP est une violation flagrante de la Constitution du pays.
La France et les États-Unis
Les membres du Conseil exhortent tous les acteurs au Burkina Faso à s’abstenir de toute violence et réaffirment l’importance de respecter le calendrier électoral qui prévoit des élections le 11 octobre. Les membres du Conseil soutiennent les efforts du représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, de la Cedeao et de l’UA pour résoudre cette crise et soutenir la transition. Les États-Unis, par la voix du porte-parole du département d’État, John Kirby, ont réagi de manière similaire, exigeant la libération de Kafando et Zida.
« Nous condamnons toute tentative de prendre le pouvoir par des moyens extra-constitutionnels », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine dans un communiqué appelant à mettre immédiatement un terme à la violence. « La France est préoccupée par les développements survenus au Burkina Faso et condamne fermement tout usage de la force », a aussi déclaré dans un communiqué le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, qui exige la libération immédiate des otages du RSP.
Le Maroc
Par ailleurs, assez rapidement après la prise d’otage, le Maroc, pays où Blaise Compaoré se rend fréquemment, a « dénoncé avec vigueur la tentative de coup d’État et le coup de force perpétré contre les institutions de la transition politique au Burkina Faso », dans un communiqué des Affaires étrangères. Il a appelé « les auteurs de cet acte à y mettre fin et à permettre le retour au fonctionnement normal des institutions ».
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