Le paludisme régresse dans le monde mais l’Afrique concentre toujours plus de 80% des cas

Le paludisme qui affecte surtout les jeunes enfants régresse grâce au travail de prévention effectué et aux traitements de lutte contre la maladie. Environ 6,2 millions de vies ont pu être sauvées au cours des 15 dernières années, ont annoncé jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef.

Des enfants protégés par une moustiquaire en Indonésie. © Binsar Bakkara/AP/SIPA

Des enfants protégés par une moustiquaire en Indonésie. © Binsar Bakkara/AP/SIPA

Publié le 17 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Depuis 2000, le nombre de nouveaux cas de paludisme dans le monde a chuté de 37% et la mortalité de 60%, précise un rapport publié jeudi 17 septembre par l’OMS et l’Unicef. Les moins de cinq ans représentant les deux tiers des décès, rappelle le rapport, qui précise que le taux de mortalité infantile a baissé de 65% sur les 15 dernières années, ce qui représente 5,8 millions de vies épargnées.

Si l’inversion de la courbe du paludisme qui figurait parmi les Objectifs du millénaire pour le développement a été réalisée, la lutte contre le paludisme n’est pas terminée pour autant. Le rapport estime qu’il y aura 214 millions de nouveaux cas en 2015, qui entraîneront la mort d’approximativement 438 000 personnes, alors que se protéger contre le paludisme et le soigner est tout à fait possible.

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Le cas de l’Afrique subsaharienne 

En 2014, treize nouveaux pays ont fait état de zéro cas et 6 pays ont connu moins de dix cas. De nombreux pays sont sur le point d’éliminer le paludisme, avec un déclin plus rapide dans le Caucase, en Asie centrale et de l’est.

En 2015, les 15 pays les plus touchés par le paludisme sont en Afrique subsaharienne, ils enregistrent à eux seuls 80% des cas et 78% des décès. « La meilleure façon de célébrer les progrès accomplis est de s’engager à nouveau à atteindre les enfants touchés par la maladie et à les traiter.[…] Puisque nous pouvons le faire, nous devons le faire », affirme Antony Lake, directeur exécutif de l’Unicef.

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Si le paludisme diminue en Afrique subsaharienne, il a baissé seulement de 32% entre 2010 et 2015, peu par rapport au reste du monde où la baisse est de 54% pour la même période.

Éliminer 90% des cas

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Le financement de la lutte contre le paludisme été multiplié par 20 depuis 2000, permettant de distribuer au total près d’un milliard de moustiquaires pré-traités par des insecticides, un des moyens de lutte des plus efficaces, qui permet d’empêcher 68% des cas, estime une étude de l’Université d’Oxford. Aujourd’hui, 68% des enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne dorment sous ces moustiquaires contre 2% en 2000. Cependant, un enfant sur quatre dans ces régions vit encore dans un foyer qui n’est pas doté de moustiquaires.

En mai dernier, l’assemblée générale de l’OMS à Genève a adopté sa stratégie pour les quinze années à venir, avec pour objectif de baisser de 40% les cas pour 2020 et de 90% pour 2030. L’OMS vise une élimination complète du paludisme dans 35 nouveaux pays d’ici là. Pour cela, l’OMS doit rendre  les moyens de lutte universellement disponibles ainsi que les moyens de diagnostic et de surveillance. Il s’agit également de financer le développement de médicaments et d’insecticides nouveaux et plus efficaces et pour y arriver l’OMS estime qu’il faudra dépenser quelque 100 millions de dollars pour cela.

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