Tunisie : une étude confirme les disparités régionales sur le plan économique

Pour la première fois, un classement de l’attractivité économique des 24 gouvernorats tunisiens a été réalisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) et le Centre international pour l’entreprise privé (CIPE). La présentation des résultats a eu lieu ce vendredi 18 septembre à Tunis.

Tunis est le gouvernorat le plus attractif du pays. © AFP/Fadel Senna

Tunis est le gouvernorat le plus attractif du pays. © AFP/Fadel Senna

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Publié le 18 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Cette étude inédite pour mesurer le climat des affaires tunisien au niveau local a nécessité un travail de fourmis.

L’IACE et le CIPE se sont basés sur les normes Doing Business de la Banque Mondiale et sur les critères du Forum de Davos estimant la compétitivité des économies. Au total, 19 434 données ont été passés au crible et 313 entreprises ont participé à l’enquête.

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Ensuite, pour affiner leur étude à partir des données récoltées, les experts ont passé à la loupe cinq domaines : les services municipaux (construction, police municipale…), les services non municipaux (réseau électrique, internet, urbanisation…), la gouvernance participative, la transparence et le cadre de vie.

Et sans surprise, les résultats viennent confirmer l’un des maux dont souffre la Tunisie, à savoir les disparités régionales.

Des zones historiquement abandonnées par l’État

Les résultats globaux mettent en lumière les inégalités entre les 24 gouvernorats du pays.

La capitale du pays, Tunis arrive bien évidemment en tête, suivi de la région touristique de Sousse. Le podium est complété par Ariana, situé à proximité de Tunis, tandis que le gouvernorat industriel de Sfax se classe à la 4ème position.

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En queue de classement, le gouvernorat de Kébili ferme la marche, suivi par Sidi Bouzid (point de départ de la révolution de 2011) et de Jendouba, qui sont des zones reculées du sud ou de l’ouest historiquement abandonnées par l’État. Le gouvernorat de Gafsa – où est exploité le phosphate du pays et qui a été marqué par de nombreux conflits sociaux  – n’est que 19ème.

« Le classement n’étonne personne mais il met le doigt sur les points à améliorer de manière scientifique, explique Walid Belhaj Amor, vice-président chargé des centres et des opérations au seins de l’IACE. Mais ce qui est à noter, c’est que l’écart entre Tunis et le gouvernorat de Kébili n’est pas si important. »

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Concernant les services non municipaux, par exemple, Tunis n’arrive qu’en neuvième position avec un score de 4,17 alors que Jendouba, classé 22ème sur 24, est crédité de 4,80.

Attractivité insufisante

Avec un score général de 5,56 sur 10, le climat des affaires de Tunis obtient seulement la mention « moyennement satisfait ». À l’inverse, en ayant une note inférieure à 2, Kébili (1,97) est le seul gouvernorat qui obtient l’appréciation « pas du tout satisfait ».

« Tous les gouvernorats ont une attractivité très insuffisante », juge Walid Belhaj Amor.

L’IACE souhaite renouveler ce classement chaque année pour inciter les décideurs politiques à utiliser leurs données pour améliorer la gouvernance locale, qui est l’une des clés pour améliorer le développement économique et social tunisien.

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