Burkina : ce qu’il faut retenir au troisième soir du coup d’État

La situation est toujours incertaine au Burkina Faso. Le président Michel Kafando a été « libéré » par le CND mais est maintenu en résidence surveillée. En revanche, Isaac Zida serait toujours détenu. Les manifestations se sont multipliées et les barricades pullulent dans Ouagadougou alors que Macky Sall et Boni Yayi y ont entamé une médiation.

Le président de transition burkinabè, Michel Kafando, en décembre 2014 à Abuja. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Le président de transition burkinabè, Michel Kafando, en décembre 2014 à Abuja. © Pius Utomi Ekpei/AFP

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Publié le 18 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Après une nuit relativement calme, lors de laquelle le couvre-feu a été violé en région et globalement respecté à Ouagadougou, le Burkina Faso a vécu la troisième journée de son deuxième coup d’État en moins d’un an. Le président Michel Kafando, détenu depuis mercredi 16 septembre, a été relâché par les putschistes, comme promis par leur président Gilbert Diendéré. Toutefois, le président de la transition a été aussitôt placé en résidence surveillée, à son domicile.

Tandis que les partis politiques réunis la veille en concertation ont continué d’appeler à la désobéissance civile, le bras-de-fer s’est surtout installé entre les hommes du RSP et la population. À Bobo Dioulasso, la mobilisation reste forte, tout comme dans le nord du pays, tandis qu’à Ouagadougou, les barricades se sont multipliées dans les quartiers. Des rassemblements ont une nouvelle fois été dispersés dans la capitale, parfois par des tirs d’armes automatiques. Le centre de Ouagadougou reste désert ce soir.

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La mobilisation devrait se poursuivre. Chériff Sy, qui s’est proclamé président de la transition par intérim, en l’absence de Michel Kafando, a en effet appelé à de multiples reprises la population à la résistance, souhaitant que les habitants des régions rejoignent la capitale afin d’imposer leur nombre aux putschistes.

Que va faire la médiation ?

Dans ce contexte, les présidents sénégalais, Macky Sall, et béninois, Boni Yayi, sont arrivés à Ouagadougou en milieu de journée. Respectivement président en exercice de la Cedeao et médiateur de la crise burkinabè, les deux chefs d’État ont été accueillis à l’aéroport par un Gilbert Diendéré en uniforme d’apparat, accompagné de son épouse.

Après s’être entretenu avec le président du CND, ils se sont dirigés vers l’hôtel Laïco, où a lieu la médiation. En début de soirée, ils y rencontraient notamment Monseigneur Paul Ouédraogo, Jean-Baptiste Ouédraogo et le général Zagré. Si les deux présidents s’étaient auparavant prononcés pour un retour à la transition, rien n’a encore fuité au sujet des discussions du jour.

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Incertitudes sur l’attitude de l’armée et la situation de Yacouba Isaac Zida

Il faut dire que de nombreuses questions se posent encore actuellement. Difficile en effet de dire de quelle côté l’armée va pencher. Si des rumeurs ont fait état de la présence du chef d’état-major de l’armée aux côtés des « résistants », aucune allégeance officielle n’a été confirmée.

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Le sort de Yacouba Isaac Zida est également inconnu. Le Premier ministre de la transition serait toujours détenu par les hommes du RSP, alors que des rumeurs alarmantes circulent sur sa condition physique (torture, grève de la faim…).

Premières sanctions

Les premières sanctions internationales sont tombées en fin de journée. L’Union africaine a annoncé la suspension du Burkina Faso, conformément à la charte de l’organisation qui punit les coups d’État.

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