Droit des affaires : Kamal Nasrollah récidive à Casa

Un coup d’oeil sur son CV suffit pour mesurer l’excellence du parcours accompli. À bientôt 42 ans, Kamal Nasrollah est inscrit aux barreaux de Paris (depuis 1994), New York (2000) et Casablanca (2007). « J’ai plaisir à évoluer indistinctement dans un environnement arabe, français ou anglo-saxon, mais toujours au service de mon pays, le Maroc, auquel je suis profondément attaché », indique cet avocat quadrilingue (avec l’espagnol).

Né à Casablanca d’un père promoteur agriculteur et d’une mère qui compte parmi les premières femmes avocates du Maroc, il souligne : « J’ai eu le privilège d’être lauréat du Collège royal, à Rabat, où j’ai fait mes classes aux côtés du prince Moulay Rachid. » Autre détail non négligeable : Kamal Nasrollah s’est vu remettre, en 1994, le prix du meilleur étudiant juriste d’affaires de France (université de Montpellier, dans le sud de la France), avant de poursuivre avec un MBA à l’École des hautes études commerciales (HEC) de Paris.

Aubaine

Mais c’est aux États-Unis qu’il connaît sa première expérience significative, au sein du cabinet américain Sullivan & Cromwell, à New York et ensuite à Londres. Puis, en 2003, il rejoint August & Debouzy, à Paris, pour développer les activités du cabinet d’affaires dans la zone Maghreb et Moyen-Orient. Dans ce cadre, il a été le conseil de l’État marocain, d’Attijariwafa Bank, des assurances Saham, de Maroc Télécom, de Capgemini, de Porsche, de Goldman Sachs, de Taittinger, de Veolia… C’est lui qui sera à l’origine de l’ouverture en 2007 du bureau marocain de ce cabinet français.

Notre ambition est de faire du sur-mesure pour nos clients.

Après neuf ans passés chez August & Debouzy, Kamal Nasrollah a été approché par l’américain Baker & McKenzie, le premier cabinet d’avocats d’affaires mondial (implanté dans 44 pays et affichant un chiffre d’affaires de 1,75 milliard d’euros en 2011), pour prendre la tête le 1er août de son bureau à Casablanca – le troisième sur le continent, après l’Égypte et l’Afrique du Sud – en qualité d’associé. Une aubaine pour ce spécialiste des fusions-acquisitions, des marchés de capitaux et des contrats de financement. « L’expérience de Kamal dans les opérations transfrontalières et sa connaissance du marché marocain seront des atouts pour faire de Baker & McKenzie l’un des acteurs majeurs dans la région », indique Éric Lasry, associé gérant au bureau de Paris.

« Il est toujours difficile de quitter une maison au sein de laquelle on a passé autant de temps de qualité. Mais cette proposition représente une opportunité évidente. J’ai passé neuf années passionnantes aux côtés de mon ami Gilles August et je suis ravi de relever ce nouveau défi, la plateforme mondiale de Baker & McKenzie étant sans égale », résume-t-il. Pour le cabinet américain aussi, cette implantation au Maroc constitue une étape décisive, Casablanca s’imposant comme la destination stratégique pour les avocats d’affaires, ce qu’ont bien compris Allen & Overy, Clifford Chance et Norton Rose.

 Équilibre

L’implantation de la nouvelle équipe de Baker & McKenzie – une dizaine d’avocats trentenaires, à dominante féminine – viendra soutenir la demande croissante d’accompagnement juridique de groupes internationaux investissant dans le royaume. « Nous avons des ambitions d’envergure, en ligne avec le prestige et l’empreinte internationale de la firme », indique Kamal Nasrollah, à défaut de chiffrer le montant de l’opération. Quant à l’équipe, elle a vocation à s’étoffer sans délai. L’activité portera principalement sur les opérations transfrontalières et le contentieux international, en particulier avec l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient. « Notre ambition est de faire du sur-mesure pour nos clients. »

Face à l’ampleur de la tâche, ce bourreau de travail se montre soucieux de préserver son équilibre, auquel contribue grandement sa vie de famille. Des moments volés ? « Je nage régulièrement dans l’eau de mer et me ressource au quotidien auprès d’une épouse dont le soutien m’est précieux. »