Rencontre avec Djamil Faye, costumier des équipes africaines des JO de Londres

Fin connaisseur du circuit olympique, qu’il pratique depuis les années 1990, le Sénégalais Djamil Faye, fondateur de Jappo, une société de conseil, a lancé la marque JSports qui habille 13 comités nationaux olympiques à l’occasion des JO de Londres.

À terme, le sénégalais Djamil Faye veut vendre la marque Jsport au grand public.

À terme, le sénégalais Djamil Faye veut vendre la marque Jsport au grand public.

Publié le 2 août 2012 Lecture : 3 minutes.

Né en 1964, Djamil Faye a mené une carrière en tant que conseiller pour les comités d’organisation olympiques, de Sydney à Pékin en passant par Athènes. Il a également conseillé des villes candidates comme New York (2012) ou Sotchi (2016). De retour au Sénégal, il a décidé de contribuer au développement des capacités et de la gestion du sport en Afrique en fondant Jappo, une société de conseil, en 2005. Depuis, il a lancé la marque Jsport avec laquelle il habille 13 comités nationaux olympiques africains aux JO de Londres parmi lesquelles le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, les Comores, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Gabon, le Rwanda, etc.

Jeune Afrique : D’où vient votre intérêt pour le sport ?

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Djamil Faye : Je joue au football depuis mon enfance, mais c’est pendant mes études à l’université de Nancy que j’ai définitivement décidé de faire carrière dans le milieu sportif, mais pas en tant que joueur, plutôt en tant que manager. Alors que je pensais devenir professeur d’économie, j’ai pris la direction du bureau des sports et le reste a suivi naturellement. Je suis parti en Australie pour suivre un MBA en management du sport.

Pourquoi avoir lancé une marque dédiée aux équipes du continent ?

Je suis parti du constat que les athlètes africains n’étaient pas bien habillés, pour la simple raison qu’ils n’intéressaient pas les sponsors, en tout cas moins que leurs homologues à travers le monde. Or le matériel de bonne qualité coûte très cher et le sport africain attire encore trop peu d’audience télévisée sur le continent pour que les marques s’y intéressent. C’est pourquoi, en 2007, j’ai voulu lancer une marque qui nous aide à surmonter nos complexes face aux autres athlètes. L’équipe de football de Guediawaye, que nous avons rachetée avec Jappo en 2010, nous a servi de plateforme pour tester nos produits. Ensuite, nous les avons proposés à l’équipe de basket de Dakar et puis le mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur.

Comment avez-vous mis au point les équipements ?

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Bien que la plupart de nos équipements soient produits en Chine, nous supervisons l’intégralité de la conception et du design au Sénégal. Nous avons recruté un jeune Sénégalais qui dessine tous les produits. Nous travaillons aussi avec des spécialistes qui nous conseillent sur les aspects techniques ou la finition. Par exemple, le champion olympique Amadou Dia-Ba fait partie de ceux qui nous aident. Pour les JO de Londres, nous avons consulté chaque équipe pour mettre au point les tenues qui leur conviendraient le mieux, que ce soit pour des questions d’ergonomie ou d’apparence.

Quelle est la prochaine étape pour JSport ?

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Nous voulons augmenter la part de production locale, notamment pour les produits les plus simples à fabriquer comme les t-shirts ou les polos. Mais il est très difficile de créer une chaîne de production de qualité suffisante. Il y a deux ans, quand nous sommes allés voir l’Apix [Agence de promotion des investissements sénégalaise, NDLR], ils ne nous ont pas aidés. Ils ne semblent pas intéressés par les investissements dans des entreprises locales, plutôt par des investissements massifs dans des projets de BTP…

À terme, nous voulons ouvrir des boutiques, mais nous ne vendrons pas au grand public avant de maîtriser toute la chaîne de production. Pour l’instant, nous sommes autofinancés, mais nous avons besoin d’un partenaire financier pour nous développer. En attendant, nous réfléchissons à un montage financier : soit ouverture du capital, soit endettement. Quoi qu’il arrive, cela ne se produira pas avant 2013.

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