Aéronautique marocain : nouvelles arrivées dans l’air
Avec l’ouverture de l’usine Bombardier l’an prochain, le secteur aéronautique monte en puissance au Maroc. D’autant qu’Air France et EADS, déjà présents, envisagent d’y transférer d’autres activités.
À l’instar de la plupart des entreprises spécialisées du secteur, comme le groupe français Safran (2 700 salariés au Maroc, via ses filiales Snecma, Sagem, Aircelle et Teuchos), Bombardier s’installe à Nouaceur, dans la zone économique destinée à l’aéronautique proche de l’aéroport de Casablanca. Le constructeur canadien prévoit d’investir 200 millions de dollars sur huit ans dans une usine qui commencera par produire des planchers d’avion. À terme, le projet devrait générer 850 emplois directs et 4 000 indirects, dans un secteur qui en compte déjà plus de 10 000, selon l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). « Après le démarrage de la production des installations de Bombardier, en 2013, la croissance annuelle de l’activité du secteur devrait être de 25 % », se félicite Benbrahim El-Andaloussi.
D’autres projets d’avionneurs et d’équipementiers pourraient également se concrétiser rapidement. Air France envisage de transférer une partie de la maintenance de ses Airbus (notamment les « grandes visites » d’avion) à Aerotechnic Industries, sa coentreprise avec la Royal Air Maroc (RAM). Le français Thales est en train d’étudier l’implantation d’une partie de son activité « radars » à Casablanca. Enfin, Aerolia, filiale de l’européen EADS, qui fabrique notamment les pointes avant des Airbus et dispose d’installations en Tunisie depuis 2009, évalue l’intérêt de s’installer lui aussi dans la capitale économique marocaine.
Destination aéronautique numéro un
Le constructeur canadien prévoit d’investir 160 millions d’euros sur huit ans et de créer 850 emplois.
« Il est loin le temps où nous étions considérés comme une destination low cost. Désormais, notre savoir-faire est reconnu dans des domaines à haute valeur ajoutée comme la motorisation d’avion, les superstructures et l’électronique embarquée », affirme le patron du Gimas. L’ouverture à Nouaceur, le 6 mai 2011, de l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA), créé en partenariat avec l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) française, doit aider les entreprises du secteur à monter encore en gamme, en offrant les formations adéquates à leurs salariés.
Ce décollage intervient alors que le secteur se porte plutôt bien au niveau mondial. « Les carnets de commandes d’Airbus, de Boeing, mais aussi d’Embraer ou d’ATR sont pleins. D’après les analystes, le marché aéronautique doit croître de 5 % par an au moins jusqu’à 2017 », indique Hamid Benbrahim El-Andaloussi, persuadé que le royaume a « tous les atouts » pour devenir la destination aéronautique numéro un du bassin méditerranéen. « Les principaux concurrents, en Europe de l’Est, ont perdu en compétitivité, notamment avec une hausse des coûts de main-d’oeuvre et des frais de logistique, explique-t-il. Pour nous, le modèle à suivre, c’est le Mexique. Nous voulons devenir pour l’Europe la plateforme industrielle aéronautique qu’il a réussi à être pour les États-Unis. » Reste toutefois un palier à franchir : le Mexique exporte plus de 4 milliards de dollars de produits aéronautiques par an. Soit quatre fois plus que le Maroc aujourd’hui.
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