RD Congo : ENRC rachète le permis pour la mine de Frontier

La société minière kazakhe ENRC a finalement racheté le permis pour opérer la mine de Frontier, en RD Congo, moyennant 101,5 millions de dollars.

Les mines de cuivre du Katanga, ici à Kolwezi, représentent l’une des plus grandes richesses minières du pays. © AFP

Les mines de cuivre du Katanga, ici à Kolwezi, représentent l’une des plus grandes richesses minières du pays. © AFP

Publié le 1 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Pour 101,5 millions de dollars, la société minière kazakhe ENRC, cotée à la bourse de Londres, vient d’obtenir un permis pour exploiter la mine de Frontier, exploitée pendant un temps par la canadienne First Quantum. Avec le rachat de ce permis, le groupe kazakh est en train de mettre un point final au feuilleton judiciaire qui l’a opposé à son homologue canadien. Détenteur du permis jusqu’en 2010, First Quantum se l’était vu abruptement confisquer par l’État. ENRC s’était alors porté acquéreur des actifs libérés, ce qu’avait contesté First Quantum. S’était ensuivie une longue lutte entre les deux sociétés, soldée en janvier dernier par le paiement de 1,25 milliard de dollars de ENRC à First Quantum en échange de la mine de Kolwezi ainsi que de celles de Frontier et de Lonshi. Un paiement qui n’incluait pas les permis, revendus entre temps par l’État congolais à trois sociétés écran basées à Hong Kong et aux Îles vierges britanniques pour quelque 60 millions de dollars.

Opacité persistante

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Récemment mis en cause par l’ONG britannique Global Witness, ENRC n’a pas apporté beaucoup d’éléments de réponses.

Mais s’il est en train de venir à bout de son litige avec First Quantum, ENRC peine à convaincre ses détracteurs quant à la transparence de l’opération. Récemment mis en cause par l’ONG britannique Global Witness, ENRC n’a pas apporté beaucoup d’éléments de réponses, notamment à propos des trois détenteurs mystérieux du permis de Frontier, qu’il affirme ne pas connaître, renvoyant la balle dans le camp du gouvernement. L’implication de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, intermédiaire incontournable dans le secteur minier congolais, n’arrange pas la position d’ENRC.

Entre 150 et 180 millions de dollars d’investissements

Ce permis autorise ENRC à entamer des travaux destinés à relancer la production de cuivre à Frontier. La société envisage d’investir entre 150 et 180 millions de dollars dans les neuf prochains mois pour développer la mine. Il semble qu’elle vise également l’obtention d’un permis pour la mine de Lonshi, épuisée en surface, mais qu’elle veut explorer plus profondément. Du temps où elle produisait, la mine de Frontier était la troisième plus importante du pays et employait plus de 1600 travailleurs pour une production annuelle de 90 000 tonnes. En 2009, elle a versé 55 millions de dollars d’impôts à l’État.

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ENRC affiche plus de 7,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires, pour 70 000 employés. Actif principalement en Asie, il a entamé depuis quelques années une diversification géographique qui l’a amené à se développer en Afrique, de la RD Congo à l’Afrique du Sud, mais aussi en Zambie et au Mali.

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