Burkina : Kafando remis à la tête de la transition sur fond d’apaisement entre putschistes et loyalistes

Le général putschiste Gilbert Diendéré a affirmé mardi soir que le président destitué Michel Kafando serait « remis en selle » mercredi. Au même moment, une délégation de militaires loyalistes et un représentant des putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) se sont engagés à respecter un accord d’apaisement.  

Des troupes burkinabè patrouilles le 20 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Des troupes burkinabè patrouilles le 20 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

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Publié le 23 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Après des heures d’incertitudes et de tractations, la détente est amorcée entre les militaires putschistes du RSP et les chefs des unités loyalistes qui entendaient les contraindre à déposer les armes. Mardi soir, le général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’État contre le régime de transition, le 17 septembre, a annoncé que le président destitué Michel Kafando serait « remis en selle » dès le lendemain.

Plusieurs chefs d’État mandatés par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) – dont Macky Sall (Sénégal), Boni Yayi (Bénin), Faure Gnassingbe (Togo), et Muhammadu Buhari (Nigeria) – doivent arriver mercredi matin à Ouagadougou pour « le remettre en selle », a déclaré le général Diendéré à l’AFP. Puis de poursuivre : « Kafando, c’est déjà acté […]. Théoriquement, c’est moi qui vais les accueillir [à l’aéroport] et Kafando les raccompagnera après. »

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En début de soirée, les chefs d’État de la Cedeao, réunis en sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, avaient décidé d’envoyer une délégation à Ouagadougou pour rétablir Michel Kafando dans ses fonctions de président de la transition. Ils avaient également appelé le RSP à déposer les armes et leurs adversaires d’unités loyalistes de l’armée, positionnées depuis la veille dans et autour de la capitale, à ne pas faire usage de la force.

Quid du sort de Diendéré et des militaires putschistes ? 

Les deux camps, figés dans un bras de fer indécis ces dernières heures, se sont mis d’accord sur deux principales mesures d’apaisement. La première est le cantonnement des soldats du RSP dans leur camp de Nabaa Koom, derrière le palais présidentiel de Kosyam, où sera effectué l’inventaire de leur armement. La seconde est le recul des troupes loyalistes à 50 kilomètres de la capitale.

Mardi soir, une délégation de quatre gradés loyalistes, envoyée par le chef d’état-major général de l’armée, et le chef de corps intérimaire du RSP, le commandant Abdoul Aziz Korogo, se sont solennellement engagés à respecter ces dispositions lors d’une réception chez le Mogho Naba, roi traditionnel des Mossis et figure très respectée au Burkina Faso.

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Restent, désormais, la question du sort réservé à Gilbert Diendéré et celle de l’amnistie réclamée par les militaires putschistes pour leur coup de force contre le régime de transition. Au moins dix personnes ont été tuées par balles lors de la répression des manifestations contre le coup d’État à Ouagadougou.

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