Burundi : le gouvernement ne négociera pas « avec ceux poursuivis pour insurrection »
Le gouvernement du Burundi a exclu mercredi toute négociation avec des dirigeants de l’opposition et de la société civile poursuivis pour insurrection.
Les autorités burundaises n’ont pas tardé à répondre à l’appel au dialogue inclusif lancé mardi par la conférence épiscopale sur les ondes de la radio confessionnelle, Radio Maria. « Le gouvernement est tout à fait d’accord avec la proposition » de dialogue de l’Église catholique, « mais il n’y aura jamais de négociations avec ceux qui sont poursuivis pour insurrection et veulent ramener notre pays dans le chaos et la guerre », a expliqué mercredi 23 septembre le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe.
« Ceux-là, il n’y a d’autre solution que de les attraper et de les juger », a-t-il ajouté.
Willy Nyamitwe n’a pas nommé les dirigeants visés, mais a exclu toute discussion avec le Cnared, coalition anti-3e mandat fondée en août et regroupant l’essentiel de l’opposition et de la société civile de l’intérieur ou en exil. « Le Cnared n’est pas reconnu par la loi et ses leaders ont promis de mettre à feu et à sang le pays. Le Cnared ne sera pas invité au dialogue » que le gouvernement compte lancer « incessamment », a-t-il expliqué.
Un nouveau médiateur ?
« Les Burundais sont capables de mener à bien ce dialogue sans apport extérieur », a poursuivi le responsable de la communication présidentielle, sans exclure à l’avenir la « contribution d’un médiateur », semblant écarter un retour du président ougandais Yoweri Museveni, qui avait en juillet tenté une médiation entre le camp présidentiel et les anti-3e mandat, lors d’un « dialogue » qui avait rapidement capoté.
Mi-septembre, le Parquet burundais avait annoncé avoir émis de mandats d’arrêt contre les « organisateurs de l’insurrection et autres putschistes en fuite à l’étranger », sans les citer.
Quelques jours auparavant une commission d’enquête, créée par le même Parquet, avait recommandé des poursuites contre les principaux dirigeants – nommément cités – de l’opposition et de la société civile, les accusant d’avoir initié un « mouvement insurrectionnel » et d’être liés aux auteurs d’une tentative de coup d’État militaire, en mai à Bujumbura.
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