Ouganda : la CPI dévoile 60 nouvelles charges contre Dominic Ongwen, un des chefs de la LRA

La Cour pénale internationale a dévoilé jeudi 60 nouvelles accusations de crimes contre l’humanité et crimes de guerre à l’encontre de Dominic Ongwen, un des principaux artisans de la sanguinaire rébellion de la LRA.

Dominic Ongwen, à la CPI, le 26 janvier 2015. © Peter Dejong/AP/SIPA

Dominic Ongwen, à la CPI, le 26 janvier 2015. © Peter Dejong/AP/SIPA

Publié le 24 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Déjà poursuivi pour sept crimes contre l’humanité ou crimes de guerre, l’accusation a fait savoir jeudi 24 septembre qu’elle souhaitait imputer à Dominic Ongwen 60 autres exactions, a annoncé la CPI depuis son siège de La Haye. Ces charges seront officiellement dévoilées le 21 décembre.

Écroué à La Haye après sa reddition en janvier en Centrafrique auprès des forces spéciales américaines, Dominic Ongwen est dans l’attente d’une « audience de confirmation des charges ». Lors de cette étape, les juges doivent déterminer si les accusations sont assez solides pour justifier un procès.

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Âgé d’environ 40 ans, Dominic Ongwen est le premier haut responsable de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), dirigée par le sanguinaire Joseph Kony, à comparaître devant la CPI.

Les attaques menées entre octobre 2003 et juin 2004 dans le collimateur de la CPI

Les nouvelles charges portent toutes sur des attaques menées entre octobre 2003 et juin 2004 sur des camps de civils forcés à fuir leurs foyers suite à la violente rébellion de la LRA, débutée dans les années 1980. Plus de 100 personnes, dont de nombreux enfants et bébés, avaient été tuées lors de ces attaques.

Durant l’une d’elles, contre le camp Lukodi dans le nord de l’Ouganda, « de nombreux civils dont des enfants ont été brûlés vifs dans des huttes que les combattants de la LRA avaient mises à feu », a affirmé l’accusation dans un document de la CPI.

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Dominic Ongwen, un ancien enfant-soldat

La CPI a également évoqué le recours à des enfants-soldats et à des esclaves sexuels. « Ceux qui refusaient de se plier à des activités sexuelles ainsi qu’aux tâches domestiques, au même titre que ceux qui essayaient de s’échapper, étaient sévèrement battus et étaient victimes d’autres abus », a ajouté la même source. Dominic Ongwen est lui-même un ancien enfant soldat. Il avait été enlevé à l’âge de 10 ans sur le chemin du retour de l’école.

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Créée dans la deuxième partie des années 1980, la LRA opérait dans le nord de l’Ouganda, où elle a multiplié les exactions – enlèvements d’enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils. Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l’armée ougandaise, avant de s’éparpiller et de semer la terreur dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique.

100 000 morts et 60 000 enfants enlevés 

Selon l’ONU, la rébellion a tué depuis sa création plus de 100 000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60 000 enfants. Le chef de la LRA, Joseph Kony, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI et les troupes américaines le recherchent activement.

Le 10 septembre, des juges de la CPI ont recommandé que l’ »audience de confirmation » des charges soit organisée en Ouganda, dans le but de « rapprocher les procédures de la Cour des communautés affectées par les crimes allégués ». Reste à savoir si la CPI suivra cette recommandations, ou y renoncera, comme ce fût le cas pour le procès du chef de guerre congolais Bosco Ntaganda .

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