Royal Air Maroc revient à l’équilibre
Engagée dans un vaste plan de restructuration, la compagnie aérienne marocaine a fortement réduit ses pertes opérationnelles en 2012. Elle pourrait bien se passer des levées de fonds prévues au cours des deux prochaines années.
Le plan de restructuration lancé par la Royal Air Maroc il y a deux ans commence à donner ses premiers fruits. Le transporteur aérien est en effet presque revenu à l’équilibre au cours des huit premiers mois de son exercice comptable (qui va de novembre à octobre) avec un résultat d’exploitation de -54 millions de dirhams (environ -5 millions d’euros). Rien à voir avec l’énorme déficit de 943 millions de dirhams (85 millions d’euros) enregistré un an plutôt au cours de la même période. Mieux, le management de la compagnie table, selon le quotidien marocain L’Économiste, sur un résultat opérationnel de 836 millions de dirhams sur l’ensemble de l’année 2012, soit la meilleure performance de la compagnie depuis dix ans. Ces réalisations interviennent dix mois à peine après le sauvetage « royal » de la RAM par le fonds Hassan II, qui s’est soldé par l’injection de 1,6 milliard de dirhams dans son capital, et par la signature d’un contrat programme avec l’État. Un contrat dans lequel le transporteur public s’est engagée à abandonner ses activités non stratégiques et à se recentrer sur son cœur de métier, mais surtout à économiser 1 milliard de dirhams chaque année sur ses coûts de fonctionnement.
La chasse aux coûts
Près d’un an plus tard, les objectifs semblent atteints, si l’on en croit le PDG de Royal Air Maroc, Driss Benhima. Deux filiales ont été cédées, notamment la chaîne hôtelière Atlas Hospitality et l’opérateur aéronautique Matis Aérospace. Les activités de maintenance, de formation, de handling ou de catering ont été externalisées ou sont en train de l’être. Sept avions vieillissants ont été vendus et quelque 17 vols non rentables ont été supprimés… Accompagné du départ volontaire à la retraite de 1 730 salariés, ce recentrage a permis à la compagnie de réaliser sur les six premiers mois de l’année des économies de 600 millions de dirhams par rapport à la même période en 2011. Dans une interview accordée au journal arabophone Assabah, Driss Benhima déclare que la RAM pourrait bien se passer de la levée de fonds programmée entre 2013 et 2014. Une levée de 1,2 milliard qui devait se faire soit en Bourse soit par l’entrée d’un investisseur privé dans le tour de table de la compagnie.
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