Adoption des ODD : « Un programme pour les gens et la planète », selon Ban Ki-moon
Adopté à l’unanimité le vendredi 25 septembre, les 17 Objectifs de développement durable visent à éradiquer la pauvreté d’ici à 2030 et à poursuivre un avenir durable. Leur financement et leur mise en oeuvre s’annoncent toutefois complexes.
Plus de 150 chefs d’État et de gouvernement, un « discours historique » du pape François, des interventions musicales des stars colombienne et béninoise Shakira et Angélique Kidjo. C’est dans une ambiance aussi solennelle qu’optimiste que les 193 États membres des Nations unies ont adopté, à l’unanimité, les 17 Objectifs du développement durable (ODD), le vendredi 25 septembre à New York.
Intitulée « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », l’initiative ODD est « conçue pour parachever d’ici à 2030 les efforts entamés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) » lancés en 2000, explique un communiqué de l’ONU.
Ambitions
Les ODD se veulent ambitieux. « À bien des égards, les 17 ODD et leurs 169 cibles ont une portée plus large que les 8 OMD et leurs 21 cibles, explique le communiqué de l’Organisation des Nations unies. Là où ces derniers étaient centrés principalement sur des thématiques sociales, les ODD couvrent l’ensemble des dimensions du développement durable, à savoir la croissance économique, l’intégration sociale et la protection de l’environnement ».
Aussi, tandis que les OMD ciblaient essentiellement les pays en développement, en particulier les plus pauvres, les ODD « seront applicables aussi bien aux pays riches qu’aux pays pauvres. Le premier d’entre eux, par exemple, l’ODD N°1, se propose d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, et non pas seulement l’extrême pauvreté », insiste l’institution internationale.
Test
« Nous devons agir, tous et partout ; ces 17 Objectifs de développement durable sont notre guide, une liste de tâches pour les gens et la planète, et un modèle de réussite », a déclaré le Sud-Coréen Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, lors de l’adoption des ODD.
Prenant la parole ce lundi 28 septembre en ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, le patron de l’ONU a réitéré cet appel, s’indignant qu’il soit « plus facile de trouver de l’argent pour anéantir les gens et la planète que pour les protéger ».
Sceptiques
De fait, le financement des ODD est l’un des enjeux les plus cruciaux. S’il a engendré beaucoup d’enthousiasme, le programme des ODD ne manque toutefois pas de critiques.
Plusieurs experts estiment qu’il faudra trouver entre 3 500 et 5 000 milliards de dollars par an sur 15 ans, voire davantage, pour le financer, soit bien que les 2 500 milliards de dollars évoqués à Addis-Abeba, en juillet, lors de la troisième Conférence sur le financement du développement.
Or, l’aide au développement accordée par les Etats riches aux plus pauvres est en baisse pour cause de crise économique.
L’ONU table donc sur une meilleure collecte de l’impôt dans chaque pays et sur la lutte contre la corruption. Elle compte surtout beaucoup sur les investisseurs privés.
(Avec agences)
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