Centrafrique : Bangui s’enfonce dans le chaos, Samba Panza interrompt son séjour à New York

Devant la situation chaotique à Bangui, la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a quitté lundi New York où elle participait à l’Assemblée générale de l’ONU. Après un week-end de violences meurtrières, la capitale centrafricaine se réveille sous les barricades.

Des Casques bleus rwandais de la Minusca patrouillent sur un marché de Bangui, le 14 septembre 2015 à Bangui. © AFP

Des Casques bleus rwandais de la Minusca patrouillent sur un marché de Bangui, le 14 septembre 2015 à Bangui. © AFP

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Publié le 29 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Catherine Samba Panza était censée rester à New York jusqu’à la fin de la semaine, une réunion sur la Centrafrique étant prévue jeudi 1er octobre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Elle a cependant interrompu son séjour en raison des troubles en cours à Bangui, lundi 28 septembre, selon des sources diplomatiques occidentales.

Une extrême tension règne en effet dans la capitale centrafricaine, restée paralysée toute la journée de lundi par des barricades érigées sur ses principaux axes routiers, après un week-end de violences meurtrières accompagnées de pillages. Les violences ont démarré avec l’assassinat d’un conducteur de moto-taxi et ont fait entre 20 et 30 morts, selon des sources hospitalières et humanitaires.

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Le chef anti-balaka Guy Mazimbele tué, selon le Premier ministre

Lundi, trois manifestants ont été tués et sept blessés à la mi-journée par des tirs de Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), selon une source hospitalière. La Minusca a démenti avoir ouvert le feu, tandis que le Premier ministre, Mahamat Kamoun, n’a pu confirmer l’information, lundi matin, sur les ondes de RFI.

Celui-ci, qui a confirmé les nombreuses victimes du week-end, a toutefois réfuté le fait que la capitale centrafricaine se soit enfoncée dans des violences inter-communautaires. Il a revanche évoqué une utilisation de ces tensions et « un plan de déstabilisation » orchestré par des « ennemis de la paix » à l’extérieur du pays, « comme en octobre 2014 », sans toutefois préciser les noms des personnes visées par ses allégations.

« Il est hors de questions qu’une poignée d’individus puisse se lever pour remettre en cause les acquis du forum national de Bangui », a ajouté le Premier ministre. Il a par ailleurs évoqué une attaque contre la gendarmerie nationale, repoussée par les forces centrafricaines et dans laquelle le chef anti-balaka Guy Mazimbele, ex-chef de la garde présidentielle de François Bozizé, a selon lui été abattu.

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Élections décalées de « quelques semaines » ?

Le Conseil de sécurité de l’ONU a quant à lui exprimé lundi soir sa « profonde préoccupation » concernant la situation en Centrafrique et appelé à l’ « arrêt immédiat des violences ». Il a réitéré son « soutien aux autorités de transition dirigées par Catherine Samba Panza » et à la tenue d’élections libres et transparentes « d’ici fin 2015 ».

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Des élections présidentielle et législatives doivent en effet en principe être organisées avant la fin de l’année, mais de nombreux observateurs doutent de la possibilité de ce scrutin. Sur ce point, Mahamat Kamoun est resté vague, déclarant que le fichier électoral était en cours d’élaboration, mais que des retards avaient été enregistrés.

S’il a confirmé que l’objectif d’une organisation avant fin 2016 restait d’actualité, le Premier ministre a évoqué la possibilité d’un « glissement maîtrisé », « de quelques semaines, pas plus ».

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