Maroc Télécom résiste aux crises

Au premier semestre 2012, l’opérateur a augmenté ses revenus au Mali malgré la crise politique. Au Maroc, où la situation économique se tend, 800 salariés ont déjà quitté le groupe dans le cadre d’un plan social.  

Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom. © Maroc Telecom SA

Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom. © Maroc Telecom SA

Publié le 24 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Maroc Télécom tient le coup. Chahuté à domicile par la montée en puissance de la concurrence et par la crise économique et politique au Mali, le groupe arrive à tirer habilement son épingle du jeu, en limitant sensiblement la dégradation de ses indicateurs d’activité et de rentabilité. En effet, si les voyants sont au rouge pour la deuxième année consécutive, la situation reste pour le moment sous contrôle comme en témoigne les résultats financiers du premier semestre 2012, dévoilé aujourd’hui (24 juillet).
Le chiffre d’affaires consolidé du groupe n’a ainsi baissé que de 1% pour s’établir à 15,1 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros). Une baisse qui aurait pu être plus importante, si ce n’était la forte progression des revenus en Afrique, qui s’accroissent de 21%, compensant les 5,3% de chiffre d’affaires perdus au Maroc. Une croissance à laquelle toutes les filiales du sud du Sahara contribuent, y compris Sotelma au Mali. Cette dernière a amélioré son chiffre d’affaires de plus de 21%, dépassant pour la première fois le cap du milliard de dirhams, malgré les tensions politiques que connaît le pays. Une performance que le groupe explique dans son communiqué par « la très forte croissance du parc mobile (+64%), soutenue par l’extension du réseau et la fréquence des promotions ».
Plan de départ en marche
Le résultat opérationnel du groupe serait à 5,9 milliards, en baisse de seulement 2,3% par rapport à l’année dernière.
Côté exploitation, le résultat opérationnel consolidé enregistre une baisse de 15,4% à 5,1 milliards de dirhams (460 millions d’euros). Ce repli s’explique selon le communiqué du groupe par la hausse des charges d’amortissement liée à l’important programme d’investissements de l’opérateur, notamment en Afrique, mais également à la provision pour restructuration de 800 millions de dirhams qui doit couvrir les dépenses du plan de départ volontaire initié en fin de semestre. Visant entre 1 500 et 2 000 salariés du groupe pour une économie prévisionnelle de 300 millions de dirhams (27 millions d’euros) par an, ce plan a déjà permis, depuis son lancement en juin, une réduction d’effectifs de 800 salariés. « Ce nombre pourra connaître une nette évolution compte tenu du succès rencontré auprès des salariés », signale le groupe dans son communiqué.
Le résultat net part du groupe (RNPG) s’est effrité de 22% à 3,1 milliards de dirhams à la fin juin 2012. Outre la provision pour restructuration, la contribution au fonds de solidarité nationale y est également pour quelque chose. Instaurée par le nouveau gouvernement marocain, cette taxe qui ne dit pas encore son nom est appliquée depuis mai 2012 à toute entreprise gagnant plus de 100 millions de dirhams (9 millions d’euros), à hauteur de 2,5% de son bénéfice net. Maroc Télécom n’y a donc pas échappé.

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