Glencore rudement malmené sur les marchés boursiers

Le titre du négociant suisse a perdu 29 % de sa valeur à Londres durant la seule session de lundi. Malgré une remontée enregistrée aujourd’hui, plusieurs analystes restent sceptiques quant aux perspectives boursières du titre.

Ivan Galsenberg est le directeur général du négociant suisse Glencore. © Bobby Yip/Reuters

Ivan Galsenberg est le directeur général du négociant suisse Glencore. © Bobby Yip/Reuters

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Publié le 29 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le groupe suisse de matières premières Glencore a connu un lundi noir à la Bourse de Londres, où il a atteint son plus bas historique. Le titre a plongé de -31,18 % à 66,91 pence à la mi-journée pour clore lundi à 68,62 pence (-29,42 %).

Feu aux poudres

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C’est « une note publiée par la banque britannique Investec sur l’endettement des sociétés actives dans les matières premières [qui] a mis le feu aux poudres », a déclaré à l’AFP un analyste d’une banque zurichoise sous couvert d’anonymat.

Selon cette étude, les sociétés actives dans les matières premières et qui sont très endettées, comme c’est le cas de Glencore, seraient en péril, dans un contexte de baisse continue des prix des matières premières.

Endettement

À 30 milliards de dollars, la dette du groupe dirigé par le Sud-Africain Ivan Glasenberg représente un ratio du passif par rapport au capital versé (debt-to-equity ratio) de 104 %, soit le double de celui de ses concurrents les anglo-australiens Rio Tinto et BHP Billiton, rapporte l’agence Bloomberg.

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En réponse aux pressions du marché, début septembre, Glencore a lancé une augmentation de capital de 2,5 milliards de dollars. Le groupe suisse s’est aussi engagé dans un plan d’économies massif allant de la suppression de dividendes à la baisse des investissements en passant par des cessions d’actifs afin de réduire sa dette de quelque 10 milliards, à environ 20 milliards de dollars d’ici à la fin de 2016.

L’Afrique, où Glencore est actif dans 13 pays – dont l’Afrique du Sud (trading et logistique), la RDC (cuivre), le Congo-Brazzaville (fer), la Mauritanie (fer), la Zambie (cuivre), la Côte d’Ivoire (fer) et le Cameroun (pétrole) -, a d’ailleurs fait les frais de ce soudain durcissement de stratégie.

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Solide

Dans un communiqué parvenu aujourd’hui à Jeune Afrique, Glencore a d’ailleurs réaffirmé la solidité de ses fondamentaux financiers.

« Notre entreprise reste opérationnellement et financièrement robuste – nous avons des flux de trésorerie positifs, une bonne liquidité et absolument aucun problème de solvabilité », déclare le négociant suisse, qui rappelle disposer de « solides lignes de crédit et d’un accès sécurisé au financement grâce aux relations de long terme que nous avons avec les banques ».

Le groupe basé à Baar, près de Zurich, se dit concentré sur une gestion « efficiente, à faible coût et sécurisé » de ses opérations et s’estime « confiant à moyen et long terme quant aux fondamentaux des matières premières qu’il produits et à l’avenir solide de ce marché ».

Léger rebond

Dans une note citée par le Wall Street Journal, Citigroup, qui a participé à la récente augmentation de capital de Glencore, estime que « la réponse du marché est exagérée ».

La banque américaine suggère d’ailleurs au groupe suisse d’envisager une sortie du marché, le temps de restructurer l’entreprise.

« Nous croyons que si les marchés boursiers persistent dans leur sous-valorisation de Glencore », explique Citigroup, la direction du groupe devrait opter pour une sortie de Bourse.

Chute

Durant le seul mois de septembre, l’action Glencore a perdu – 52,68 %. Sur un an, le titre à Londres a cédé -77,32 %.

Depuis le début de l’année, la capitalisation du groupe a chuté de 50 milliards de dollars. Elle atteint désormais environ 16 milliards de dollars. Les 85 milliards de dollars atteints en 2014 quelques mois après après le rachat de Xstrata, paraissent bien loin.

Ce mardi 29 septembre, l’action Glencore a rebondi de 9 % à Londres pour atteindre 74,81 pence (à 12H11 GMT).

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