Centrafrique : l’insécurité règne à Bangui où de nouveaux affrontements ont éclaté
Alors que la présidente de transition Catherine Samba-Panza était attendue mardi à Bangui, la situation était encore très instable dans la capitale centrafricaine. État des lieux.
Si aucune manifestation n’a eu lieu mardi 29 septembre, des tirs ont été entendus dans divers quartiers de Bangui. Dans le 8e arrondissement, non loin de l’aéroport international, des combats très violents opposent depuis 15 heures locales (et GMT) les forces internationales et des anti-balaka alors que les hélicoptères de l’armée française survolaient la zone. Une source sécuritaire affirme qu’au moins quatre anti-balaka ont été tués. Selon un habitant de Gobongo (dans le 8e arrondissement), une autre personne est morte, victime d’une balle perdue lors d’échanges de tirs.
Un véhicule de la Minusca, qui a reçu ordre de démanteler les barricades, a aussi été caillassé. Des heurts ont également été signalés dans le 5e arrondissement entre milice
Toujours très forte, l’insécurité touche tout le monde : habitants, ministres, membres d’ONG ou même diplomates. Dans la nuit de lundi à mardi, certains ont vu leurs domiciles pillés, malgré l’instauration d’un couvre-feu. Les bureaux de sept ONG ont subi le même sort. Devant la détérioration de la situation sécuritaire, les Nation unies et plusieurs ONG ont décidé d’évacuer leur personnel non-essentiel.
Retour de Samba-Panza et enterrement de Mazimbele
Beaucoup craignent que de nouvelles violences explosent dans la journée. D’abord à l’occasion du retour de Catherine Samba-Panza à Bangui – elle était attendue vers 16 heures locales après avoir quitté New York, où se déroule l’Assemblée général de l’ONU, en raison des troubles. Ensuite, parce que les obsèques du chef anti-balaka Guy Mazimbele, ex-chef de la garde présidentielle de François Bozizé, sont également prévues dans l’après-midi. Ses proches ont prévu d’exposer son corps pendant plusieurs heures avant de l’inhumer. Mazimbele avait été tué dimanche lors d’une attaque contre la gendarmerie nationale, repoussée par les forces centrafricaines.
Selon un dernier bilan de l’ONU, près de 40 personnes ont été tuées depuis samedi et au moins 27 400 autres déplacées
La situation est également très instable dans le reste du pays. Selon plusieurs sources sécuritaires, environ 250 miliciens de la Séléka ont quitté Kaga Bandoro (Centre), où des renforts venus de N’délé sont arrivés, pour Bangui. Ils ont été stoppés à Dékoa par un contingent burundais de la Minusca. Les membres de l’ancienne rébellion basés à Bambari, qui souhaitaient descendre à Bangui « pour défendre leurs frères musulmans », ont affronté les Casques bleus de la RDC. Bilan : au moins deux morts et sept blessés.
Selon un dernier bilan de l’ONU, près de 40 personnes ont été tuées depuis samedi et au moins 27 400 autres ont été déplacées en quelques jours tandis que 500 détenus se sont échappés de la prison centrale de Bangui.
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