Algérie : passe d’armes musclée entre Issad Rebrab et Abdes​lam Bouchouareb

Dénonciation des obstacles auxquels sont confrontés les projets industriels en Algérie, accusations de fraude… Cette semaine le ton est monté de plusieurs crans entre le ministre algérien de l’Industrie, Abdes​lam Bouchouareb, et Issad Rebrab, le patron du groupe privé Cevital.

Le milliardaire algérien Issad Rebrab (g) est le patron du conglomérat Cevital. Abdeslam Bouchouareb (dr.) est le ministre de l’Industrie et des Mines de l’Algérie. © Bruno Lévy pour Jeune Afrique/DR

Le milliardaire algérien Issad Rebrab (g) est le patron du conglomérat Cevital. Abdeslam Bouchouareb (dr.) est le ministre de l’Industrie et des Mines de l’Algérie. © Bruno Lévy pour Jeune Afrique/DR

Publié le 29 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

La dispute entre le gouvernement et Cevital, qui a percé au grand jour en début de semaine, porte sur le dossier du rachat de l’entreprise française d’électroménager FagorBrandt par Cevital en avril 2014.

Lors d’une conférence de presse à Alger, lundi 28 septembre, le ministre de l’Industrie, Abdes​lam Bouchouareb, a accusé nommément Issad Rebrab, le patron du groupe industriel Cevital, d’avoir pratiqué une surfacturation lors de l’importation des équipements de FagorBrandt en Algérie, de façon à contourner le strict contrôle des devises appliqué dans le pays.

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Valeur

« [Quand] Rebrab a procédé au renouvellement des équipements, [il] a pris les vieux équipements et a voulu les introduire dans mon pays contre une valeur de 5,7 millions d’euros alors qu’il en est le propriétaire », a déclaré Abdes​lam Bouchouareb, en estimant à 2,5 millions la valeur de l’actif.

« C’est faux ! », a immédiatement démenti Issad Rebrab dans plusieurs déclarations à la presse algérienne publiées ce mardi. « Nous avons acquis des équipements ultramodernes de dernière génération », a affirmé le PDG de Cevital en invitant « M. Bouchouareb avec les journalistes à venir visiter l’usine de Sétif [où se trouvent les équipements, Ndlr] ».

Malaise

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Au-delà des invectives, cette crise dorénavant publique témoigne d’un litige plus profond entre les autorités algériennes et le premier groupe privé du pays (3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014).

L’intervention musclée d’Abdes​lam Bouchouareb intervient, en effet, une semaine après que le PDG de Cevital a dénoncé dans une interview au journal électronique TSA les entraves imposées aux investisseurs nationaux et, plus spécifiquement, le blocage de plusieurs projets de Cevital.

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Parmi ces entraves, Isaad Rebrab a cité le blocage par le ministère du Commerce, depuis novembre 2014, de l’importation d’une ligne de production de machines à laver destinée à la fabrication de produits Samsung Electronics. Conséquence : une année de retard dans le calendrier.

En mai 2014, le patron de Cevital avait claqué la porte du Forum des chefs d’entreprises (FCE), la principale organisation patronale du pays, accusant certains de ses confrères d’avoir contrecarré ses projets industriels en Algérie, grâce notamment à l’appui de responsables publics.

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