Mali : Ahmad Al Faqi Al Mahdi, en procès à la CPI pour destruction de mausolées à Tombouctou
La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert mercredi le procès d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, un des anciens chefs d’Ansar Eddine, soupçonné d’avoir dirigé la destruction en 2012 de plusieurs mausolées à Tombouctou.
Sa comparution, mercredi 30 septembre, dite « initiale », a duré une trentaine de minutes. Épaisse chevelure frisée, barbe, lunettes rectangulaires, le suspect, habillé d’un costume bleu foncé, chemise claire et cravate rouge, s’est adressé en arabe à la Cour. « Mon nom est Ahmad Al Faqi Al Mahdi, je suis de la tribu touareg Al Ansar, je suis né il y a environ 40 ans », a-t-il dit au juge qui lui demandait de s’identifier. « J’étais un fonctionnaire dans l’éducation dans le gouvernement malien en 2011 ».
Le juge Cuno Tarfusser a ensuite demandé au greffe de lire les crimes de guerre retenus contre le suspect, avant de lui lire ses droits : « Vous êtes présumé innocent jusqu’à preuve du contraire ». Il a finalement fixé au 18 janvier le début de l’audience de confirmation des charges, étape de la procédure durant laquelle la procureure doit convaincre les juges que son dossier est assez solide pour mener à un procès.
Il s’agit des premières poursuites de la Cour pénale internationale pour des destructions d’édifices religieux et de monuments historiques. Ahmad Al Faqi Al Mahdi est par ailleurs le premier suspect arrêté dans l’enquête ouverte début 2013 sur le Mali et portant sur les exactions commises par les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi avait été transféré dans la nuit de vendredi 25 à samedi 26 septembre au centre de détention de la CPI à La Haye. Il était précédemment détenu au Niger. Il avait été arrêté en tant qu’un des chefs d’Ansar Eddine, organisation jihadiste ayant pris part à la conquête du nord du Mali en 2012. Considérant la vénération des saints comme de l’ « idolâtrie », celle-ci avait prôné et organisé la destruction des mausolées de Tombouctou.
Brigade des moeurs
En tant que chef présumé de la « Hesbah », la brigade des moeurs, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a dirigé et participé à des attaques contre dix bâtiments consacrés à la religion et des monuments historiques dans la vieille ville de Tombouctou, affirme le mandat d’arrêt délivré à son encontre. L’accusation liste neuf mausolées et une des trois plus importantes mosquées de la ville, Sidi Yahia.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom d’Abou Tourab et originaire d’Agoune, à environ 100 kilomètres à l’ouest de Tombouctou, participait en outre à l’exécution de décisions prises par le Tribunal islamique dans la grande ville du Nord, selon l’accusation.
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