Quand le drapeau palestinien flottera sur l’ONU…

Les couleurs palestiniennes flotteront pour la première fois mercredi au siège de l’ONU à New York, événement hautement symbolique censé marquer une étape vers un État indépendant, dont la perspective semble pourtant plus que jamais éloignée.

La délégation palestinienne le 29 novembre 2012, jour de l’admission de la Palestine comme État. © Stan Honda/AFP

La délégation palestinienne le 29 novembre 2012, jour de l’admission de la Palestine comme État. © Stan Honda/AFP

Publié le 30 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le drapeau rouge, noir, blanc et vert des Palestiniens sera hissé à 13H00 (17H00 GMT) au fronton de l’institution internationale, au côté des 193 bannières des États membres de l’ONU et de celle du Vatican, qui, comme la Palestine, a le statut d’État non membre.

« Ce sera un jour d’émotion et de fierté. Nous allons hisser notre drapeau dans un geste pacifique qui rappellera à tous que la justice et l’indépendance sont possibles au bout du chemin », a écrit le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas dans une tribune publiée par le Huffington Post la veille de la cérémonie.

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Mais « les Nations unies doivent nous donner plus que de l’espoir », a-t-il souligné, rappelant que la question palestinienne était la « plus vieille et la plus insoluble » depuis la naissance de l’ONU il y a 70 ans.

« Il est temps de donner l’indépendance à l’État de Palestine, de résoudre pacifiquement le conflit israélo-palestinien, comme cela fut promis il y a longtemps », a écrit le dirigeant de 80 ans.

M. Abbas assistera au lever du drapeau, dans le jardin de l’ONU, juste après avoir prononcé son discours devant l’Assemblée générale, dans lequel il devrait exhorter la communauté internationale à se remobiliser sur la question palestinienne.

Une région sous-haute tension

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La situation est pourtant on ne peut plus sombre: le processus de paix entre Israël et les Palestiniens n’existe plus depuis l’échec d’une médiation américaine au printemps 2014, la bande de Gaza est un chaudron, et les tensions s’accumulent en Cisjordanie occupée. À Jérusalem, l’esplanade des Mosquées, lieu sacré pour les musulmans et les juifs, est sous haute tension depuis plusieurs semaines, secouée par des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens.

Dans ce contexte, la solution prônée par la communauté internationale – deux États, un Israélien et un Palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité – apparaît comme une chimère.

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En outre, le conflit israélo-palestinien est relégué derrière d’autres priorités, la lutte contre les djihadistes du groupe État islamique particulièrement, considérés comme la menace mondiale numéro un.

Un événement symbolique

Le symbole du lever du drapeau palestinien constituera un événement à forte charge symbolique, tout comme l’a été en 2015 le débat et les votes parlementaires en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien dans plusieurs pays européens.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et des dizaines de responsables étrangers devraient assister à la cérémonie.

Tous ne seront cependant pas représentés, puisque la résolution autorisant le drapeau palestinien, votée le 10 septembre, a recueilli huit refus et 45 abstentions. Les États-Unis et Israël ont voté contre, de même que le Canada et l’Australie. La France a voté pour, ainsi que la Russie et la Chine. Le Royaume-Uni et l’Allemagne se sont abstenus.

Cette résolution a constitué une nouvelle étape après le vote historique de novembre 2012 à l’Assemblée générale, qui a vu la Palestine devenir un « État observateur non membre » de l’ONU.

Fort de ce nouveau statut, l’État de Palestine a intégré des agences internationales et a rejoint la Cour pénale internationale. Mais il n’est pas encore devenu membre à part entière des Nations unies bien qu’il soit reconnu par plus de 130 pays.

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