Burkina : le général Diendéré retranché dans une ambassade, des négociations toujours en cours

Le gouvernement burkinabè a annoncé mercredi que le général Gilbert Diendéré se trouve actuellement dans une ambassade. Des négociations sont en cours afin qu’il soit remis aux autorités. « Le nouveau Burkina est en marche », a quant à lui déclaré Michel Kafando.

Des soldats burkinabè le 29 septembre à Ouagadougou, près de la caserne du Régiment de sécurité présidentielle. © AFP/Sia Kambou

Des soldats burkinabè le 29 septembre à Ouagadougou, près de la caserne du Régiment de sécurité présidentielle. © AFP/Sia Kambou

Publié le 30 septembre 2015 Lecture : 3 minutes.

« Le général Gilbert Diendéré est retranché dans une représentation diplomatique. Des négociations sont en cours pour sa remise aux autorités de la transition », a affirmé un communiqué du gouvernement publié mercredi 30 septembre. Les autorités ne précisent pas de quelle ambassade il s’agit mais selon les médias burkinabè, Diendéré se serait réfugié à l’ambassade du Vatican, chez le nonce apostolique. Mardi soir, le général avait affirmé être en « lieu sûr » et assuré qu’il se « mettrait à la disposition de la justice de son pays ».

Peu après cette déclaration, l’armée avait repris le palais présidentiel de Kosyam et le camp dit Naaba-Koom II où étaient retranchés les derniers éléments hostiles de l’ancien Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dissous vendredi 25 septembre. Le général Diendéré n’était semble-t-il pas présent au camp Nabaa-Koom II lors de l’assaut de l’armée. Peu avant, il avait refusé sa réaffectation, qui lui avait été notifiée par l’état-major général des armées, au sein de l’armée de terre.

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« Sans aucune victime »

Mercredi matin, des tireurs allongés étaient encore positionnés, l’arme pointée vers des terrains vagues où des soldats du RSP auraient pu trouver refuge après avoir fui leur camp au moment de l’assaut. « On fait encore des fouilles, peut-être que certains sont encore cachés », avait expliqué, sous couvert de l’anonymat, un officier qui s’était rendu dans le camp mercredi matin. « Je n’ai pas vu de morts », a-t-il ajouté.

« Nous avons réussi cette prouesse de conquérir ce camp sans aucune victime », a annoncé le président Michel Kafando à la presse depuis la caserne Naba Koom II, qu’il a visitée mercredi, et où il a pu constater qu’un immense portrait de Blaise Compaoré en tenue militaire était toujours affiché dans le hall.

« Une page de notre histoire est tournée. Le nouveau Burkina est en marche, » a solennellement proclamé le président de la transition à l’intérieur du poste de commandement du RSP désormais dissous.

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Opération de ratissage

L’opération de ratissage et de sécurisation du quartier Ouaga 2000, dans le sud de la capitale, était menée alors même qu’une circulation très intense de centaines de petites motos, le moyen de locomotion le plus populaire à Ouagadougou, avait repris sur l’axe principal menant au centre-ville. Sur le bord de la route, les travailleurs prenaient leur petit-déjeuner sur le pousse dans des gargotes, signe d’une normalité en partie retrouvée dans la capitale.

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L’Union européenne (UE) s’est félicitée mercredi de « la fin des affrontements » à Ouagadougou, saluant « un pas important vers la normalisation de la situation ». « Elle permet au gouvernement de transition de lancer la concertation nécessaire pour fixer le nouveau calendrier électoral sur la base d’un large consensus politique », a ajouté l’UE.

Djibrill Bassolé « détenu dans un lieu secret »

Le régime de transition a par ailleurs procédé à l’arrestation mardi, « en lien avec le putsch », de Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré. « Djibrill Bassolé paraît être accusé d’avoir contribué à la tentative de coup d’État du 17 septembre, ce qu’il conteste formellement », a réagi mercredi son avocat parisien, Me Alexandre Varaut, dans un communiqué.

Relevant que son client était « actuellement détenu dans un lieu secret », l’avocat s’est inquiété d’une procédure « qui paraît poursuivre essentiellement le but de l’écarter des élections présidentielles à venir ». Son cas relevant de la justice militaire, en tant que général, il est aujourd’hui de savoir précisément de quoi est accusé l’ancien chef de la diplomatie burkinabè.

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