Amina Bouzguenda Zeghal : « La Tunisie peut être un pôle d’excellence éducative pour l’Afrique »

Amina Bouzguenda Zeghal, directrice générale de Dauphine Tunis qui a démarré sa septième rentrée académique à la mi-septembre, est revenue pour « Jeune Afrique » sur l’évolution de cette implantation de l’université française.

Amina Bouzguenda Zeghal est la directrice générale de Dauphine Tunis. © DR

Amina Bouzguenda Zeghal est la directrice générale de Dauphine Tunis. © DR

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Publié le 1 octobre 2015 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Le campus de Dauphine à Tunis en est à sa septième rentrée. Comment jugez-vous son développement ?

Amina Bouzguenda Zeghal : Tunis est le 1er campus à l’international de Dauphine. Nous sommes parmi les pionniers dans l’implantation d’universités françaises en Afrique et nous avons prouvé que c’était possible. Dauphine est un label de qualité dans l’enseignement supérieur et cela tire l’enseignement vers le haut.

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La Tunisie a vocation à être un pôle d’excellence pour l’Afrique dans le domaine de l’éducation ; nous jouons notre partition. La réussite du campus devrait encourager d’autres acteurs européens et internationaux à tenter l’aventure.

Du point de vue pratique, quels sont les liens entre le campus tunisien et celui de Paris ?

Dauphine Tunis est une société anonyme de droit tunisien dans laquelle la Fondation Dauphine est actionnaire. Laurent Batsch, président de Paris Dauphine, est également président de Dauphine Tunis depuis janvier 2015.

À Tunis, on a tout le potentiel de Paris avec des formations adaptés. Nous avons un master finance, par exemple, qui est au diapason des problématiques locales : le traitement du système monétaire est adapté et il intègre le droit français aussi bien que le droit tunisien.

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Le diplôme est le même que celui délivré à Paris, les étudiants de Tunis (50 en formation continue et plus de 260 en formation initiale) reçoivent concomitamment un diplôme en droit local. Nos étudiants en licence bénéficient des programmes d’échanges universitaires (270 à travers le monde) et ont les mêmes chances d’accès aux masters de Paris.

L’avantage de notre campus est de fournir un accès plus proche et plus adapté aux étudiants africains, qui ont accès à un diplôme international, tout en restant en Afrique. Il n’y a pas de problème de visas, de diplômes et le coût de la vie est beaucoup moins élevé…

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À 5 000 euros l’année de licence et 6 000 euros celle de master, les tarifs de Dauphine Tunis ne sont pourtant pas à la portée de tous…

Il faut bien faire la différence. Les tarifs que vous évoqués sont ceux ouverts aux étudiants non-Tunisiens et non-résidents en Tunisie. Les tarifs pour les Tunisiens et les résidents en Tunisie sont de l’ordre de 8 500 dinars en licence et 9 000 dinars en master (environ 4 000 euros). D’ailleurs, ces frais sont inférieurs à d’autres universités tuniso-tunisiennes et à Dauphine Tunis on n’a pas de grèves de profs… [Rires].

De plus, des bourses de mobilité sur critères d’excellence ont été mises en place l’an dernier par la Fondation Dauphine pour des Africains non-Tunisiens pour le campus de Tunis et pour des Tunisiens pour le campus de Paris.

Enfin, nous offrons aujourd’hui des formations très rares sur le continent.

Par exemple ?

Nous proposons un master en actuariat, qui est le métier le mieux rémunéré dans le monde. Il n’y a que deux formations en Afrique qui donnent accès à l’Institut des actuaires français (IAF). Être certifié par cet institut est un label de qualité. L’IAF compte 200 certifiés à peu près.

Dans le monde arabe, il n’y en a que 27. L’Afrique a besoin d’actuaires. Les nouvelles réglementations font que les comptes des compagnies d’assurances doivent être certifiés par des actuaires.

Nous avons aussi un Master Big Data, lancé l’an dernier : les étudiants font la 1ère année à Tunis, la seconde à Paris. L’analyse statistique des données massives va chambouler tous les modèles économiques : banque, assurance, secteur public, hôtellerie, télécoms… Tout le monde s’y met et ces compétences sont demandées partout. La demande en 2015 est de 4,4 millions d’emplois, pour 30-40 % de compétences disponibles.

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