Burundi : l’UE sanctionne des proches de Nkurunziza mais épargne le président dans l’espoir d’un dialogue

L’Union européenne (UE) a adopté jeudi des sanctions contre quatre personnes, dont trois proches de Pierre Nkurunziza, dont les actions compromettent la démocratie ou font obstacle à la recherche d’une solution politique à la crise actuelle au Burundi.

Burundi: les opposants au 3e mandat du président espèrent remobiliser leurs troupes © AFP

Burundi: les opposants au 3e mandat du président espèrent remobiliser leurs troupes © AFP

Publié le 1 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

L’UE a adopté des restrictions en matière de déplacements et un gel des avoirs à l’égard de ces quatre personnes (voir ci-dessous). Elle précise que ces dernières sont impliquées dans des actes de violence, de répression, ou d’incitation à la violence, y compris par des actes constituant des atteintes graves aux droits de l’homme.

Une chance au dialogue

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Des sources diplomatiques avaient indiqué mardi 29 septembre à l’AFP que l’UE allait adopter jeudi des sanctions contre quatre proches du président burundais Pierre Nkurunziza, dont le troisième mandat contesté a entraîné le pays dans une spirale de violence.

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza ne figure pas parmi les quatre personnes visées car les Européens veulent donner une chance au dialogue avec lui, avait précisé un diplomate basé à Bruxelles.

Trois des quatre Burundais dans le collimateur de l’UE ont des fonctions au sein du pouvoir, tandis que le dernier serait impliqué dans le putsch du 13 mai 2015.

Voici la liste des personnes visées par les sanctions de l’UE :

  • Godefroid BIZIMANA
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Le directeur général adjoint de la police se serait rendu responsable d’atteinte à la démocratie par des décisions opérationnelles ayant entraîné un recours disproportionné à la force et des actes de répression violente à l’égard des manifestations pacifiques contre la candidature du président Nkurunziza à l’élection présidentielle.

  • Gervais NDIRAKOBUCA alias NDAKUGARIKA

L’UE l’accuse le chef de cabinet de l’administration présidentielle (présidence) chargé des questions liées à la police nationale d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi en donnant des instructions ayant entraîné un recours disproportionné à la force, des actes de violence, des actes de répression et des violations du droit international des droits de l’homme à l’encontre des manifestants. Notamment les 26, 27 et 28 avril dans les quartiers de Nyakabiga et Musaga à Bujumbura.

  • Mathias/Joseph NIYONZIMA alias KAZUNGU
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Agent du Service national de renseignement (SNR), il serait responsable d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi en incitant à la violence et à des actes de répression pendant les manifestations qui ont commencé le 26 avril 2015. Il serait également responsable d’avoir aidé à former des milices paramilitaires avec des Imbonerakure (organisation de jeunesse du parti au pouvoir), à coordonner leur action et à les armer, y compris à l’extérieur du Burundi.

  • Léonard NGENDAKUMANA

C’est un ancien « chargé de missions de la présidence » et ancien général. D’après l’UE, il est responsable d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi en participant à la tentative de coup d’État du 13 mai 2015 en vue de renverser le gouvernement du Burundi. L’UE l’accuse aussi d’être responsable d’actes de violence — attaques à la grenade — commis au Burundi, et d’incitations à la violence. Le général Léonard Ngendakumana a publiquement déclaré au mois de juillet qu’il approuvait la violence en tant que moyen d’atteindre des objectifs politiques.

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