Automobile : fin des quotas en Tunisie dès 2016 ?

Un marché libre de l’automobile en Tunisie ? Près de quinze ans que les professionnels en rêvent. Cela pourrait être le cas courant 2016. Des négociations sont en cours depuis le 28 septembre entre la Chambre syndicale des concessionnaires et le ministère du Commerce.

Les importations d’automobile sont limitées en Tunisie. © DR

Les importations d’automobile sont limitées en Tunisie. © DR

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Publié le 2 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

« Les discussions se déroulent très positivement, se réjouit Mehdi Mahjoub, porte-parole de la Chambre syndicale des concessionnaires tunisiens et PDG de City Cars qui distribue la marque Kia. L’objectif est d’ouvrir le marché dans le courant de l’année 2016. »

Le marché automobile tunisien est soumis aujourd’hui à un volume limité d’importation imposé par l’État pour éviter un trop lourd déficit de la balance commerciale. Si l’accord aboutit, une crise, qui a frôlé son paroxysme cet été, aura été évitée de justesse. Jusqu’à septembre, la Chambre n’excluait pas de poursuivre l’État tunisien devant le tribunal administratif pour exiger la libéralisation du marché automobile.

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Quotas

En juin, la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles et le ministre du Commerce se sont mis d’accord pour porter la limite des importations à 55 000 véhicules. Un chiffre « satisfaisant », selon le porte-parole de la chambre, Mehdi Mahjoub, pour quantifier le volume réel du marché des voitures neuves (le quota n’était que de 44 775 véhicules en 2010 avant la révolution). Il y a trois mois, les professionnels se sont fixés pour objectif de faire de 2015 une année test avant de demander une libéralisation totale du secteur qu’ils appellent depuis longtemps. Un accord entre la Tunisie et le FMI datant du 21 mai 2001 mentionne déjà « le démantèlement des restrictions quantitatives imposées aux importations tunisiennes de véhicules automobiles ».

Ce texte n’a jamais été appliqué car durant les années Ben Ali, le secteur automobiles était noyauté par les proches du pouvoir, notamment Sakhr el-Materi, le gendre de l’ex-président, estiment les concessionnaires. L’imposition de quotas était, entre autres, un outil pour étouffer la concurrence. La levée de ces limitations, repoussée par les différents gouvernements de gouvernements de transition, aurait dû aboutir avec la nomination d’un premier gouvernement post-transition début 2015, espéraient les concessionnaires automobiles.

Las, le 18 août, le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Lazhar Bannour, envoie une lettre expliquant qu’ »en prenant en compte la situation actuelle du pays ainsi que l’aggravation de la balance commerciale, il a été décidé de revoir le quota à la baisse ».

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Chômage

Le terme « quota », banni des lettres officielles depuis 2001, et l’absence de chiffres précis provoquent la colère. « Les commandes ont été lancées, des lettres de crédit ont été ouvertes. Je vais devoir mettre des employés au chômage technique », s’insurge Bassem Loukil résumant l’état d’esprit de la plupart des concessionnaires.

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Pire, la  missive envisageait de calculer les importations non sur le volume de véhicules mais sur leur valeur, compliquant encore le chiffrage en raison des différentes devises concernées (dollars, euros, yens, suivant l’origine du constructeur). La Chambre avait alors évoqué la possibilité de poursuivre l’État pour non-respect de ses engagements commerciaux pris notamment vis-à-vis de l’OMC.

Aujourd’hui, le ton est à l’apaisement avec l’ouverture des négociations, même si la teneur exacte des discussions n’est pas connue et que rien n’a encore été signé.

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