Burundi : la Belgique suspend une partie de son aide
Après les sanctions européennes infligées à trois proches de Pierre Nkurunziza, l’ancienne puissance coloniale belge a suspendu vendredi 2 octobre une partie de son aide, dont les fonds atterrissaient directement dans les caisses de l’État burundais.
Les sanctions et les pressions se succèdent à l’encontre du régime de Pierre Nkurunziza, mis au banc de la communauté internationale après son élection controversée à un troisième mandat qualifié d’anticonstitutionnel. Après que l’Union européenne (UE) a adopté jeudi 1er octobre des sanctions contre quatre personnes, dont trois proches du président, la Belgique à de son côté pris une mesure supplémentaire.
L’ancienne puissance coloniale a ainsi suspendu « à contre-cœur » une partie de son aide au Burundi, a annoncé vendredi le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo. La coopération policière, suspendue depuis le mois de mai, est de son côté arrêtée sur le champ, ajoute un communiqué du gouvernement.
La Coopération belge au développement suspend une série d’interventions au Burundi et arrête la coopération policière http://t.co/ybXUcf42m1
— Alexander De Croo 🇧🇪🇪🇺 (@alexanderdecroo) October 2, 2015
Les projets de développement suspendus sont ceux dont les financements atterrissent directement dans les caisses de l’État. Ces fonds seront désormais reversés à d’autres projets de développement indépendants du gouvernement, précise la Belgique. « Les moyens pour lesquels nous avons la certitude qu’ils profiteront à la population sont maintenus, je pense notamment aux soins de santé », ajoute ainsi le vice-Premier ministre, qui espère que ces mesures provoqueront le rétablissement du dialogue.
Une sanction similaire de l’UE à venir ?
Il ne s’agit pas de la première sanction infligée par l’ancienne puissance puissance coloniale. En mai, la Belgique avait ainsi décidé de suspendre son soutien au processus électoral, qui allait faire réélire Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.
Mais cette fois-ci, la mesure touche directement les autorités burundaises au portefeuille. Selon l’agence de presse britannique Reuters, 50 millions d’euros en provenance de la Belgique atterrissaient directement dans les caisses de l’État burundais en 2013. Et la pression financière pourrait encore s’accroître. Car toujours selon l’agence de presse britannique, l’Union européenne, qui finance près de la moitié du budget annuel de l’État burundais, envisage également de limiter son soutien financier.
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