Standard & Poor’s maintient la note du Congo-Brazzaville

Dans son rapport, l’agence de notation signale toutefois une nette dégradation des indicateurs de l’économie congolaise en 2015.

Logo de l’agence de notation Standard & Poor’s. © DR

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Publié le 2 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Brazzaville conserve sa note “B” attribuée par l’agence Standard & Poor’s à ses obligations souveraines de longue et de courte maturité, avec des perspectives stables. Dans une étude dont la version française a été publiée le 1er octobre, S&P justifie sa décision par le niveau “relativement faible de la dette publique du Congo-Brazzaville depuis les allègements récemment accordés”.

Dans son rapport, Standard & Poor’s, qui avait abaissé d’un cran la note de Brazzaville en février dernier, rappelle cependant que “les notes de la République du Congo sont contraintes par une faible efficacité institutionnelle et de faibles niveaux de revenu, le risque de transition présidentielle, la forte dépendance budgétaire, extérieure et économique vis-à-vis du pétrole, ainsi qu’une flexibilité monétaire limitée”.

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Pétrole

Le Congo-Brazzaville accuse le coup du recul des cours du pétrole (en baisse de plus de 50 % sur un an), qui représentait 50 % de la production économique du pays, 3/4 des recettes publiques et plus de 80 % de ses exportations en 2014.

S&P note que le solde budgétaire du Congo s’est creusé depuis 2014 en conséquence « des lourdes dépenses d’équipement engagées à l’occasion des Jeux africains de septembre 2015 et des faibles recettes pétrolières ». « Nous nous attendons à ce que le solde budgétaire du Congo enregistre un déficit moyen de -2,3% du PIB sur la période 2015-2018, contre un excédent moyen de 8,2% en 2010-2014″, écrit S&P.

Nominal

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La croissance du PIB réel est attendue à +3 % en 2015 (contre +6 % en 2014) et devrait être “d’un peu moins de 5 % en 2015-2018”. Toutefois, avertit S&P, le PIB nominal du pays en dollars américains devrait reculer de -21,4 % cette année à 11 milliards de dollars (-4,2 % à 6 731 milliards de F CFA, son plus faible niveau depuis 2010).

L’endettement public, tombé à 21,1 % du PIB en 2010 après les annulations de dettes accordées par les bailleurs de fonds, était de 45,2 % du PIB l’an dernier selon les estimations de S&P et devrait grimper à 56,6 % cette année avant de revenir progressivement à 46,8 % du PIB d’ici 2018.

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Le taux de croissance réel des exportations, estimé à +12 % en 2014, pourrait chuter à +2 % en 2015-2016, avant de remonter légèrement à +3 % en 2017-2018 estime l’agence de notation.

Le déficit du compte courant, qui était de -3,2 % du PIB en 2013 et -6 % en 2014 devrait atteindre -9,7 % cette année ; celon S&P, le Congo-Brazzaville ne devrait retrouver un solde positif (+1,9 %) qu’en 2018. La balance commerciale reste néanmoins nettement positive : +32,2 % du PIB attendu en 2015.

Infrastructures

S&P reste plus optimiste concernant la croissance du secteur non-pétrolier : “Nous prévoyons que les investissements dans les infrastructures (notamment le réseau routier et l’électricité) et les services (comme la banque, les transports et la communication) prendront le relais pour alimenter la croissance non pétrolière. Nous tablons sur la poursuite de la lente diversification de l’économie, qui deviendra à terme moins dépendante du pétrole”.

Enfin, “bien que cela soit peu probable à moyen terme”, l’agence de notation laisse ouverte la possibilité d’une amélioration de la note du Congo, si le pays “semble en mesure de reconstituer durablement son actif budgétaire et d’éviter d’alourdir sa dette publique rapportée au PIB ces quatre prochaines années. C’est une éventualité si nos prévisions actuelles de cours pétroliers s’avèrent excessivement prudentes”.

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