Marché du platine : « Les investisseurs ont surréagi à l’affaire Volkswagen »

Dans cette tribune, Magnus Ericsson, directeur associé chez SNL Metals & Mining, analyse pour « Jeune Afrique » l’impact de « l’affaire Volkswagen » sur le marché du platine. Pour rappel, fin septembre, les autorités américaines ont contraint le constructeur automobile allemand à rappeler près de 500 000 véhicules, l’accusant d’avoir volontairement enfreint certaines réglementations anti-pollution.

Une bonne partie de la demande de platine provient de la fabrication des pots catalytiques pour les motorisations diesel. © Reuters

Une bonne partie de la demande de platine provient de la fabrication des pots catalytiques pour les motorisations diesel. © Reuters

Magnus Ericsson

Publié le 13 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

L’affaire du trucage par Volkswagen de ses tests antipollution sur ses moteurs diesel a eu un impact important sur le marché du platine : après les révélations dans la presse, le prix du métal a été fortement chahuté, atteignant le 30 septembre son plus bas niveau depuis 2009.

Demande

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Selon moi, les investisseurs ont surréagi. Certes, une bonne partie de la demande de platine provient de la fabrication des pots catalytiques pour les motorisations diesel.

Une baisse de la demande sur ce type de véhicules pourrait donc en affecter les prix. Mais il faudra encore attendre longtemps avant de voir d’éventuels changements de motorisation dans la demande automobile mondiale, puis d’en mesurer l’impact sur les cours. Qui plus est, on utilise aussi du platine pour les motorisations essence, bien qu’en plus petite quantité.

Par ailleurs, n’oublions pas que le marché du platine est très concentré : le sud-africain AngloAmerican Platinum et le russe Norilsk Nickel se partageant plus de 60 % du marché, ils ont les moyens de jouer sur l’offre pour faire monter les prix.

Prétexte

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Reste que les producteurs de platine, fortement présents en Afrique du Sud (AngloAmerican Platinum, mais aussi Impala Platinum), pourraient trouver dans cette baisse conjoncturelle un prétexte pour fermer plusieurs de leurs mines dans la nation Arc-en-Ciel, un pays jugé politiquement risqué à cause des tensions sociales qui y perdurent.

Certaines exploitations sud-africaines, anciennes et peu mécanisées, ont des coûts d’exploitation élevés et pourraient donc être les premières touchées, avant celles de Russie. Au Zimbabwe, dont le sous-sol recèle aussi du platine, il est peu probable que de nouvelles grandes mines entrent en exploitation tant que le régime d’investissement obligera à une association avec un groupe local.

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