Nigeria : au moins 18 morts dans une double explosion près d’Abuja
Au moins dix-huit personnes ont été tuées et 41 blessées dans deux attentats suicides qui ont frappé vendredi soir les faubourgs de la capitale nigériane Abuja, ont annoncé samedi l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema) et la police nigériane.
Les deux explosions ont eu lieu vendredi vers 22h30 (21h30 GMT) près d’un poste de police dans le quartier de Kuje et à un arrêt d’autobus de celui de Nyanya, dans une zone déjà plusieurs fois ciblée par des attentats du groupe islamiste Boko Haram.
En donnant un précédent bilan de 15 tués, la Nema avait précisé que deux personnes avaient perdu la vie à Nyanya et treize à Kuje.
Le porte-parole de la Nema, Sani Datti, a indiqué ultérieurement que trois blessés étaient morts à l’hôpital, mais n’a pas précisé de quel site ils provenaient, ni pourquoi le total des blessés restait de 41 malgré les décès de trois d’entre eux.
Les premières investigations permettent de dire que les explosions sont dues à deux kamikazes, un homme et une femme, a affirmé un communiqué de la police nigériane.
Le haut commandement de la police a ordonné un déploiement immédiat d’unités anti-explosifs et une vaste opération de recherche dans la ville, assure le communiqué de la police.
Kuje, près de l’aéroport d’Abuja, est à une quarantaine de kilomètres du centre de la capitale. Sa prison est réputée pour détenir des dizaines de prisonniers de Boko Haram.
L’arrêt de bus à Nyanya a été frappé à deux reprises l’année dernière. Le premier attentat, le 14 avril 2014, avait fait au moins 75 morts et avait été revendiqué par les islamistes de Boko Haram. Le deuxième, le 1er mai, avait fait au moins 16 morts.
Kuje et Nyanya sont deux municipalités satellites du Territoire de la capitale fédérale du Nigeria, Abuja, situés à une quarantaine de kilomètres du cœur de la capitale.
Depuis la prise de fonctions du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari le 29 mai, l’armée nigériane a fait état de multiples succès contre le groupe Boko Haram, affilié à l’État islamique (EI).
Le groupe poursuit néanmoins à un rythme soutenu ses opérations contre des villages du nord-est du Nigeria et multiplie les attentats suicides, jusque dans la capitale fédérale, au centre du pays.
Jeudi, au moins 10 personnes ont été tuées et 39 blessées dans quatre attentats suicide perpétrés à Maiduguri, berceau de Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria.
Boko Haram, dont l’insurrection a fait au moins 17 000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009, est également tenu responsable de la mort de 11 personnes tuées dans des attaques sur trois villages dans l’État voisin d’Adamawa, mercredi soir et jeudi matin.
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