Guinée : 17 blessés lors d’affrontements entre militants du pouvoir et de l’opposition

De violents affrontements entre militants du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, et ceux de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, opposition), ont éclaté vendredi 2 octobre et se sont poursuis samedi, à Nzérékoré. Bilan : au moins 17 blessés, dont 14 par balles.

Des militants de l’UFDG, le 15 novembre 2010 à Conakry. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des militants de l’UFDG, le 15 novembre 2010 à Conakry. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 4 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

À Nzérékoré, capitale régionale de la Guinée forestière, dans le sud-est de la Guinée, les lendemains de fête nationale déchantent. Des témoins sur place font état de dix-sept blessés, dont quatorze par des balles de fusils de chasse dans les affrontements de vendredi 2 et samedi 3 octobre entre militants du pouvoir et ceux de l’opposition. Il y aurait eu aussi d’importants dégâts matériels, dont des motos, une voiture et des boutiques incendiées ou vandalisées notamment à la gare-routière de la ville.

Parmi les victimes, Thierno Abdoul Wahab, deuxième imam d’une mosquée du quartier Gnéla, dans la commune urbaine. Une partie de son immeuble a été incendiée par des jeunes habillés aux couleurs du parti au pouvoir et sa famille s’est réfugiée à la gendarmerie, selon des témoins contactés sur place.

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Des affrontements prévisibles ?

Ces affrontements ont éclaté alors que le candidat sortant, Alpha Condé, était en « séjour de travail » à Nzérékoré. Il y a été accueilli vendredi soir par les militants de son parti aux environs de 18h, alors qu’il venait de Mamou où il a présidé la célébration de la fête nationale du 2 octobre. Le lendemain matin, les militants du RPG n’auraient pas apprécié de voir leurs adversaires de l’opposition vaquer librement à leurs occupations pendant que leur candidat tenait son meeting. Ils se seraient attaqués à eux pour les contraindre à fermer leurs commerces. Se sont ensuivi des jets de pierres entre les deux camps adverses. Les agents de sécurité « peu nombreux et sous-équipés » ont peiné à rétablir un semblant d’ordre, tandis que des militaires « venus de Conakry » ont été accusés d’inaction face aux pillards.

De l’avis de certains observateurs, les affrontements entre militants du pouvoir et de l’opposition étaient prévisibles. Les premiers avaient promis de riposter au slogan « Cinq ans d’Ebola » entonné par les seconds pour qualifier le bilan du président sortant lors du passage de Cellou Dalein Diallo (UFDG), le 22 septembre à Nzérékoré.

Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Mahmoud Cissé, sur la Télévision nationale, a déploré les incidents et confirmé l’incendie des maisons de commerce. Il a invité les uns et les autres à se conformer à l’appel au calme et à l’unité lancé par le président Alpha Condé lors de son adresse à la nation prononcée à l’occasion de la célébration de la fête nationale.

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