Mauritanie : enquête américaine sur les activités du minier Kinross

La justice et les autorités boursières américaines s’intéresseraient notamment à des paiements irréguliers en faveur de hauts responsables mauritaniens.

Vue de la mine d’or du canadien Kinross en Mauritanie. © DR

Vue de la mine d’or du canadien Kinross en Mauritanie. © DR

PhotodeprofilJoelAssoko3 (2)

Publié le 5 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Kinross Gold Corporation, propriétaire de la mine d’or de Tasiast, en Mauritanie, ferait l’objet d’une enquête du gendarme boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC), et du département de la Justice des États-Unis (DOJ) au sujet des activités du groupe canadien dans le pays sahélien, selon les informations rapportées par notre confrère Le Monde.

D’après le quotidien français, les autorités américaines enquêtent sur des éventuels paiements irréguliers réalisés par le groupe canadien et auraient requis « les contrats et les virements passés avec une longue liste de personnalités mauritaniennes, le plus souvent des proches du président [Mohamed Ould Abdelaziz] » depuis le rachat fin 2010 de la mine d’or de Tasiast, le plus important gisement aurifère du pays.

la suite après cette publicité

Enquête

Coté à la Bourse de Toronto et au New York Stock Exchange, Kinross est le cinquième producteur mondial d’or et opère aux États-Unis, au Brésil, au Chili, en Russie, en Mauritanie et au Ghana.

Sans confirmer l’identité du site minier et du pays en question, Kinross a indiqué dans un communiqué publié le 02 octobre avoir reçu en août 2013 « des informations sur des allégations de paiements irréguliers effectués à des fonctionnaires ainsi que sur certaines lacunes du contrôle interne dans ses opérations minières en Afrique de l’Ouest » et avoir engagé une enquête sur ces allégations.

L’entreprise minière confirme avoir reçu entre mars 2014 et juillet 2015 des demandes de la SEC en quête d’informations et de documents sur ses opérations dans la région, ainsi que des requêtes similaires de la part du département de la Justice en décembre dernier.

la suite après cette publicité

Dans son communiqué, le groupe canadien indique « coopérer pleinement avec la SEC et le DOJ » et rappelle que son enquête interne « n’a pas identifié, au cours des 25 derniers mois, des problèmes que Kinross croit susceptibles d’avoir un effet négatif sur sa position financière ou sur ses opérations”.

Activités

la suite après cette publicité

Kinross a racheté le site minier de Tasiast à son compatriote Red Black Mining pour environ 7 milliards de dollars en septembre 2010.

S’il a réussi à faire croître la production du site de 57 000 à 260 000 onces (de 1 616 à 7 371 kg) de 2010 à 2014, le minier canadien a depuis réduit la voilure, en raison notamment de la chute du cours de l’or (en recul de -30 % par rapport à début 2012) et des coûts d’exploitation « excessifs » de la mine.

Le groupe a annoncé en février le report sine die de l’extension du projet de Tasiast, qui prévoyait la construction d’une nouvelle usine. En juillet, le canadien a démarré des négociations en vue du licenciement de 200 à 250 personnes sur ses 1 200 salariés en Mauritanie.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Le site est entré en exploitation en 2008. © DR

Mauritanie : l’or rit jaune

L’industrie minière (en photo la mine de Tasiast) représente un tiers du PIB de la Mauritanie. © Kinross

Un minier attaque la Mauritanie en arbitrage

Contenus partenaires