Maroc : le festival de la bière de Casa interdit
La mousse n’a finalement pas pris. Le festival promu par la société Brasseries du Maroc, censé être une première au Maroc, vient d’être interdit par les autorités de Casablanca.
La fête de la bière de Casa n’aura duré que le temps de son annonce. Ce lundi, les autorités de la ville de Casablanca ont annoncé dans un communiqué l’interdiction de la campagne de communication de la société Brasseries du Maroc qui voulait organiser « un festival de la bière » sur un mois à partir du 08 octobre.
Le « festival » – il s’agit en réalité d’un événement organisé uniquement dans les bars et non à l’air libre – n’aurait pas respecté « les règles et les procédures en vigueur », indiquent les autorités casablancaises sans plus de précision.
Booster les ventes
Brasseries du Maroc, société cotée à la Bourse de Casablanca, est le leader marocain de la bière. La filiale du français Castel voulait s’offrir un coup de pub pour booster ses ventes de boissons alcoolisées.
Dès l’annonce de « son festival », avec une affiche rappelant les fêtes allemandes de la bière, les réseaux sociaux marocains se sont emballés anticipant une version casablancaise de l’ »Oktoberfest » de Munich.
#CasaBlanca fait sa fête de la #bière http://t.co/g7gUvz1gNR #brasseriedumaroc pic.twitter.com/DmIxy671SW
— ILLIONWEB (@ILLIONWEB) 3 Octobre 2015
Très vite pourtant, la bulle a crevé. Le 04 octobre, le Mouvement unicité et réforme, bras idéologique du Parti justice et développement (PJD au pouvoir – islamiste) a condamné l’organisation d’un festival promouvant « la mère de tous les vices » et appelant à son annulation. L’appel du MUR, pour qui ce festival est en confrontation manifeste avec « les valeurs, l’identité et la loi du Maroc », a été soutenu par les prédicateurs Hassan Kettani et Abdelbari Zemzmi qui ont fustigé, par voie de presse, une « mascarade ».
Flou juridique
Depuis quelques semaines, Casablanca, métropole la plus peuplée du royaume, est dirigée par Abdelaziz El Omari, élu du PJD. Mais ce dernier n’a aucun pouvoir de décision dans cette polémique.
Au Maroc, les débits d’alcool sont autorisés et gérés par les wilayas – dépendantes du ministère de l’Intérieur – et non par les mairies. Cette gestion se fait dans un flou juridique patent.
En effet, la loi marocaine n’autorise la consommation d’alcool que pour les étrangers. Pour un marocain, acheter ou consommer de l’alcool est passible de peines de prison. Ce qui fait que de nombreux Marocains sont adeptes du précepte « vivons heureux, buvons cachés ! »
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